Poésie: Encore une fable de La Fessaine !
La raison du plus fort est toujours la meilleure :
Nous l'allons montrer tout à l'heure.
Une chipie se prélassait
Court vêtue dans la verdure.
Un Fesseur survient soudain qui cherchait aventure,
Et que le spectacle émoustillait.
Qui te rend si hardie de fouler mon gazon ?
Dit cet homme d’un ton polisson :
Tu seras fessée pour ta témérité.
- Monsieur dit la chipie, très embêtée
Ne me frappez pas les fesses ;
Prenez en pitié ma détresse
Je vous demande pardon
Pour cet affront,
Je puis vous payer une amende,
A titre de dédommagement,
Je suis désolée, vraiment.
- Je dois hélas rejeter ta demande,
Tu vas donc recevoir vingt coups de martinet.
- Non ! Pas le martinet, Monsieur, s’il vous plaît
Reprit la Chipie, c’est beaucoup trop douloureux !
- Soit ! Tu n’en auras que vingt-deux !
- Je vous en supplie ! – Ce sera donc trente coups !
Et encore, je suis généreux,
Il vaut mieux ne pas me pousser à bout.
Et tu verras : je tiens mes promesses.
Là-dessus, au fond des forêts
Il la déculotte et la fesse,
Avec un bon vieux martinet.