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Institut du Professeur Max
31 août 2015

Récitations!

Mylène marchait dans les couloirs de l’Institut. Elle se dirigeait vers le bureau du directeur, mais plus elle s’en approchait, plus son allure diminuait. Plus que quelques mètres à parcourir… maintenant, elle était presque à l’arrêt, comme paralysée.

Elle savait que si Max l’avait convoquée, ce n’était pas pour la féliciter. Elle s’était rappelée au dernier moment d’une punition qu’elle avait oublié de rendre et l’avait faite à toute vitesse avant de venir.

Elle était devant la porte. Mais elle ne se décidait pas à frapper.

Un bruit la fit sursauter : un sifflement dans l’air suivit d’un claquement sec…

Le même bruit se fit entendre une deuxième fois, puis une troisième…

A partir du quatrième, le claquement fut suivi d’un gémissement…

Au huitième, le gémissement était devenu un cri… Puis plus rien… le silence.

Dire que Mylène n’était pas rassurée aurait été un doux euphémisme ! Elle connaissait bien cette égalité mathématique : sifflement + claquement + gémissement = martinet en action !

Elle n’avait qu’un envie : prendre ses jambes à son cou et aller se cacher dans un coin comme Lisette !

Elle rassembla tout son courage et frappa à la porte. Pas trop fort. Peut-être que Max n’entendrait pas ? Alors, elle pourrait toujours prétendre que si, si, elle était bien venue, mais que comme on n’avait pas répondu, elle avait pensé de bonne foi qu’il n’y avait personne !

Las ! La voix forte de Max se fit entendre :

« Entrez ! »

Elle ne pouvait plus reculer. Elle ouvrit doucement la porte et s’avança dans la pièce.

Max était assis à son bureau, l’air maussade. Machinalement, il manipulait le manche et les lanières d’un martinet sans le regarder. Derrière lui, face au mur, une étudiante était debout, immobile, jupe relevée et culotte baissée aux genoux. Ses fesses étaient zébrées de traces rouges. Mylène reconnut tout de suite le superbe derrière rebondi de Léa.

En tremblant, elle s’approcha et tendit sa punition.

« Qu’est-ce que c’est ? demanda Max en levant la tête.

- Ma punition, Monsieur Max.

- La punition pour le bruit dans le couloir ?

- Oui

- Je l’avais oubliée, celle-là, tiens ! »

Mylène se mordit les lèvres : zut ! Elle avait fait cette punition pour rien !

Max la prit et la regarda.

« Qu’est-ce que c’est que ça ? Je ne dois pas empêcher Max de dormir ? Tu te moques de moi ?

- Mais non , pas du tout, Monsieur. Je ne me permettrais pas ! »

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Le dos de Léa fut secoué d’une sorte de spasme et elle émit une sorte de sanglot… ou était-ce un fou rire ?

« Je t’ai donné une punition parce que tu chantais à tue-tête dans les couloirs en début d’après-midi !

- Je pensais vous avoir dérangé pendant votre sieste…

- Je ne dors pas l’après-midi ! Je travaille l’après-midi ! Voilà ce que j’en fais, moi, de cette punition ! »

Et d’un geste rageur, il la froissa et la jeta dans la corbeille !

Oh là là !! ça commençait mal !

Max la regarda et dit :

« Mais ce n’était pas pour ça que je t’avais convoquée.

- Ah bon ?

- Il paraît, d’après votre professeur de français, que, tout comme Léa, tu n’apprends plus tes récitations ?

- Je les apprends, moi, Monsieur Maxou, je n’ai fait que quelques petites erreurs ! intervint Léa.

- Tu as fait huit erreurs., répondit Max Tu as donc reçu huit coups de martinet. C’est le tarif. 

- Oui, mais Léa, elle n’avait qu’une petite fable de rien du tout, reprit Mylène. Moi, c’est une longue tirade ! C’est trop dur !

- Mylène,  ça fait plusieurs semaines que tu as cette tirade à apprendre. Tu dois commencer à la savoir, non ?

- Euh…

- Au moins le début ?

- Ben, c’est à dire…

- Tu n’as même pas commencé à l’apprendre ! 

- Pas… vraiment …

- Bien ! Tu auras donc une heure de retenue mercredi.

- Pas mercredi qui vient là ? Parce que j’avais autre chose de prév…

- Mercredi qui vient ! Tu en profiteras pour me réciter intégralement cette tirade ! Et le tarif c’est un coup de martinet par erreur, comme Léa !

- Putain !

- Un gros mot qui te vaudra cinq coups de plus !

- Non ! S’il vous plaît ! »

Récitation 02

La voix de Léa se fit entendre :

« Pourquoi elle bénéficie d’un délai supplémentaire, elle ?

- Si je dis « ta gueule » à Léa, je risque quoi ? demanda Mylène. Notez-bien que je ne l’ai pas dit. Je me renseigne juste…

- Bon, ça suffit toutes les deux ! Mercredi, la tirade par coeur ! Un coup de martinet par erreur ! Et pas de gros mot !

- Mais ça va faire beaucoup trop de coups, ça ! On peut pas faire un forfait, euh…

- Un forfait ?

- Oui… une formule tout compris… »

Malgré lui, Max esquissa un sourire.

« Oui… J’ai un forfait : cinquante coups de martinets avec erreurs illimités…

- C’est trop…

- Et trois gros mots.

- Je pourrai dire des gros mots ?

- Que trois, pas plus. »

Mylène se mit à réfléchir. Léa intervint à nouveau :

« Tu devrais prendre cette formule : trois gros mots, ça vaut le coup !

- Euh… non ! Finalement, je préfère la tarification à l’erreur, répondit Mylène.

- Tu as fait le bon choix, Mylène, conclut Max. Plus tu travailleras, moins tu feras d’erreurs. Léa, tu peux te reculotter. Filez en cours toute les deux. Et à mercredi, Mylène ! »

Et, pendant qu’elle sortaient, Max rangea soigneusement le martinet dans son tiroir.

 

 

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Commentaires
P
Merci de tes encouragements, Chipinette! ça va me donner du coeur à l'ouvrage!
Répondre
C
ah une bonne reprise en main tout cela!! on sent que tu es en pleine forme en rentant de vacances!!
Répondre
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