Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Institut du Professeur Max
1 mai 2016

Max en a plein le dos !!!

Une matinée calme comme Max les aime ! Il parcourt les couloirs de l’Institut pendant que tous les étudiants sont en cours. Ils ont l’air bien studieux, ce matin : pas un bruit, à peine le son feutré de la voix sereine des professeurs qui prêchent la bonne parole !  Max savoure son plaisir. Il envisage l’avenir avec optimisme

Quoique … au bout du couloir, la classe de latin semble particulièrement agitée : brouhaha, gloussements, éclats de rire…

Max s’approche. Que se passe-t-il ? Encore du chahut dont Charlotte (à la fois enseignante et présidente de la fondation) serait la victime ?

Il pose sa main sur la poignée, prêt à intervenir et, par sa seule présence, imposer le silence .

Mais au dernier moment, quelque chose l’en empêche : il a reconnu le rire qui domine tous les autres et ce n’est pas un rire d’étudiant… c’est le rire de Charlotte !

Il hésite, regarde à droite, à gauche… le couloir est bien vide. Il se penche et met l’œil à la serrure.

Oeildemax

Il voit l’enseignante bien campée face à sa classe, et surtout, il l’entend !

« … moi , dans cet Institut, je suis un électron libre ! Max, il est à ma botte ! Il sait bien que s’il ne file pas doux, je le fesse ! Je lui donne des graines et il me mange dans la main ! »

Pas beaucoup de latin dans ce discours, mais il a le mérite d’être entendu des étudiants si l’on en juge par le volume des rires qui ponctuent chaque fin de phrase de Charlotte !

Pour Max, c’en est trop ! Il est temps d’intervenir et de remettre tout le monde au pas ! Il se redresse d’un coup et …

Aïe !

Une violente douleur dans le dos ! Il pousse un cri, s’effondre par terre en gémissant !

La porte s’ouvre, Charlotte apparaît, suivie de quelques étudiants… La douleur est trop forte, il n’entend pas ce qu’on lui dit, il sent qu’on le relève, mais il ne tient pas debout … On le traîne jusqu’à son bureau, on l’assoit sur son sofa… il avale un verre d’eau . Il annone un merci...

« Eh bien , Max, qu’est-ce qui t’est arrivé ?

- Je … je refaisais mon lacet, et… crac !

- Une chance que tu étais près de la porte et qu’on t’ait entendu crier…

- Oui, le hasard .. Maintenant, ça va, c’est passé, vous pouvez me laisser.

- Tu es sûr, Max ? s’inquiète Charlotte

- Oui oui ! Allez ! Retournez en cours ! »

Les étudiants disparaissent. Charlotte reste seule et demande :

« Tu peux te lever ?

- Sans problème ! Regarde ! »

Il tente de se mettre debout, mais il pousse un cri et se rassoit aussitôt. Charlotte se saisit du téléphone. Il l’entend parlementer quelques secondes. Elle raccroche.

« Ne bouge pas ! Le docteur arrive. Moi, je retourne en classe ! »

 

« Une belle sciatique ! »

Le diagnostic du médecin  est assené impitoyablement !

«  Du repos ! Voilà ce qu’il vous faut. De toute façon , vous vous apprêtiez à  prendre la bonne décision, m’a-t-on dit ?

- Quelle décision ?

- Votre collègue, la présidente de la fondation , m’a mis dans le secret… Vous avez raison : vous arrivez à un âge où il faut penser à sa succession. Finis les soucis, finies les douleurs !

- Mais … qu’est-ce qu’elle vous a dit exactement ?

- Rassurez-vous ! Je resterai discret. Elle se préoccupe beaucoup de votre santé. Elle m’a parlé de vos difficultés à gérer cet établissement, de votre problème d’autorité aussi bien sur vos étudiants que sur vos enseignants… Elle a bien analysé la situation et se déclare prête à prendre la relève. Vous voyez ? Vous n’aurez aucun problème pour passer la main…

- Ah oui ! Je vais la passer, la main, tiens ! Aïe !

- Restez assis ! Du calme et du repos ! Je repasserai d’ici quelques jours ! »

Et Max reste seul, immobilisé sur son sofa.

Les jours passent… Il a beaucoup de mal à se déplacer. Il arrive épuisé à son bureau le matin. Seule la position assise est à peu près supportable. Lorsqu’il en a assez d’être dans son fauteuil, il rejoint le sofa, puis retourne au fauteuil. L’Institut est devenu très bruyant, il entend du chahut dans le couloir jusque devant son bureau, ce qui ne se produisait jamais auparavant. De temps en temps, la secrétaire vient lui faire un petit rapport, mais il sent bien qu’elle ne lui dit pas tout. Il lui fait part de ses interrogations.

« Ne vous inquiétez surtout pas Monsieur Max ! On vous laisse vous reposer. Inutile de vous fatiguer davantage. Madame Charlotte s’occupe de tout. »

Et elle sort avant même qu’il ait le temps de répliquer. Il veut la rejoindre, se traîne jusqu’à la porte… se décourage et retourne s’asseoir.

Il broie du noir… la déprime… le burn-out en ligne de mire ! Charlotte a raison : il n’est plus bon à rien !

On frappe à sa porte.

Il est devenu un poids mort. On l’oublie. Bientôt, on effacera même son souvenir.

On frappe une nouvelle fois à sa porte.

A quoi bon venir tous les matins s’enfermer dans son bureau ? Il ferait mieux de partir dans une maison de repos pour y attendre la mort…

On frappe une troisième fois, avec un peu plus d’insistance.

Cette fois, il réagit :

«Non ! Je ne veux voir personne ! Laissez-moi tranquille ! Je veux souffrir seul ! … »

La porte s’entrouvre cependant. Max voit apparaître des visages connus : Léa et Fanny.

« Qu’est-ce que vous voulez ?

- Monsieur Maxou, dit Léa en entrant, nous sommes venues vous témoigner notre sympathie.

- Oui, Monsieur Maxouille, renchérit Fanny, vous dire qu’on vous aime bien , malgré tout ! »

Pour la première fois depuis longtemps, un sourire apparaît sur le visage du directeur.

« C’est très gentil, les filles. Je suis très touché. Maintenant, si vous pouviez me laisser …

- Non, Monsieur Maxou, on a autre chose à vous dire.

- Quoi donc ?

- On a besoin de vous, Monsieur Maxouille ! Il ne faut pas vous laisser aller comme ça !

- Il faut réagir enfin ! Vous n’allez pas vous laisser faire !

- Vous voyez dans quel état je suis ! Je tiens à peine debout ! Et puis, Charlotte est là, elle a pris les choses en mains !

- Parlons-en justement, monsieur Maxouille. Voyez ce que mesdames Charlotte et Myrtille ont affiché dans leurs salles de classe ! »

Et Fanny sort de son cartable une feuille qu’elle déplie et pose sur le bureau.

Prsflg

- Il faut que vous ayez une explication avec elle, monsieur Maxou ! D’urgence.

- Vous avez raison ! rugit Max. Merci de votre intervention ! En sortant, dites à ma secrétaire qu’elle m’envoie Charlotte de toute urgence ! … Elle va le sentir passer, foi de Max !

- Bravo, monsieur Maxou !

- Super, Monsieur Maxouille !

- Et arrêtez de m’affubler de ces sobriquets ridicules ! Mon nom est Max, Professeur Max !!! »

Les deux étudiantes sortent en gloussant. Max se lève de son fauteuil. La douleur est là, bien présente, mais il se force à rester debout, la main appuyé sur son bureau, les yeux rivés sur la porte.

De longues minutes s’écoulent… la douleur devient insoutenable. Il grimace. Il est sur le point de retourner s’affaler sur son fauteuil.

Puis soudain la porte s’ouvre en coup de vent et Charlotte fait irruption !

« Max ! Qu’est-ce que tu fais debout ? Ce n’est pas prudent ; assieds-toi ! Et vite !

- Mais bien sûr, Charlotte. Allons nous asseoir ! Ce doux sofa nous tend les bras."

Et joignant le geste à la parole, il la prend par la main et l’entraîne sur le sofa … Sauf qu’au lieu de l’asseoir, il la couche sur ses genoux !

« Eh ! Max ! Qu’est ce que tu fais ?

- Je vais te fesser , Charlotte !

- Mais… je ne veux pas !! Aïe ! »

Les claques s’abattent sur les fesses de Charlotte, pour l’instant relativement protégées par un jean épais.

Max soudain est devenu très volubile.

« Alors, comme ça, on est un électron libre, hein ? on veut me fesser ? me faire manger dans la main ?

- Max, enfin, un peu d’humour… Eh, ne baisse pas mon jean !

- Mais si, je baisse ton jean ! Alors comme ça, j’ai un problème d’autorité ? sur les étudiants, sur les profs ?

- Si on ne peut plus plaisanter… Ah non ! Pas ma culotte ! Laisse-la tranquille ! Max ! C’est un ordre !

- Oh zut, trop tard ! … Je suis désolé ! Maintenant qu’elle est baissée, je ne vais quand même pas la remonter…

- Max ! ça suffit !

- Alors comme ça , on veut prendre ma place, hein ? On me caricature en vieillard impotent ?

- Bon, je vais tout t’expliquer …

- Qu’est-ce que tu dis ? je n’entends pas à cause du bruit des claques ! »

Les fesses de Charlotte commencent à prendre de belles couleurs, maintenant. Elle ne dit plus rien, semblant prendre son mal en patience ! Et Max, claque, claque et reclaque !

Il la lâche soudain.

« Au coin !

- Au coin, moi ? Certainement pas !

- Mais si Charlotte . Tiens, à genoux sur le canapé, tu seras très bien ! »

Elle s’exécute en maugréant, tandis que Max se relève prudemment. Il se sent mieux… nettement mieux ! La douleur n’a pas totalement disparu, mais il marche normalement. Il s’assoit négligemment sur le rebord de son bureau.

Charlotte puniie

« Je peux t’expliquer, maintenant ? demande-t-elle de sa toute petite voix.

- M’expliquer quoi ?

- Je n’ai jamais voulu prendre ta place ! C’est le docteur qui m’a dit qu’il fallait provoquer chez toi une réaction pour que tu ne te laisses pas aller !

- Ben voyons…

- Alors, nous nous sommes tous réunis, les étudiants, les enseignants, le personnel pour élaborer un plan !

- Un plan ?

- Oui, des rumeurs comme quoi je voulais prendre ta place… ta secrétaire qui faisait semblant de te cacher des choses, les deux étudiantes qui t’ont montré une fausse affiche… Et tu as finis par réagir, vigoureusement !

- Quoi ?!! Tout ça pour ça ! Mais quelle bande de chipies enragées !

- J’ai deux petites requêtes, Max, s’il te plaît …

- Lesquelles ?

- La première : est-ce que je peux remonter ma culotte et quitter ce sofa ?

- Bon, admettons … » 

Charlotte se rajuste et fait maintenant face à Max.

« La deuxième : un petit merci serait apprécié ! »

Max la regarde et sourit à nouveau :

« Merci Charlotte ! Grâce à toi, je me sens nettement mieux ! »

 

 

 

 

 

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
P
Passer la main? Ma main passe et repasse souvent aux mêmes endroits ...
Répondre
M
Cher professeur.<br /> <br /> J aime beaucoup votre sens de l humour.<br /> <br /> Ceci dit...vous devez bien avoir l âge de la retraite...non ? Peut être le temps de passer la main...<br /> <br /> Je plaisante, je plaisante....<br /> <br /> Il n y a pas d âge pour bien fesser....ni d âge pour l être d ailleurs.<br /> <br /> Je vous laisse pour cette nuit....le lit du surgé grince....je risque mes fesses là.<br /> <br /> Peut être à demain....mêmes heures.<br /> <br /> Merci pour vos textes....<br /> <br /> Bien cordialement.<br /> <br /> mi ange
Répondre
C
mais quel miracle dis donc Max, tu donnes une fessée et tu es guérie, on devrait faire homologuer cette méthode de guérison!! la sécu serait super contente! En tout cas, je félicite cette Charlotte et surtout son dévouement pour avoir accepté une fessée pour que tu guérisses, mais aussi pour avoir trouvé un si beau dessin, très représentatif je trouve!!! mdrrrr! <br /> <br /> Comme toujours excellent récit et superbe dessin!!
Répondre
M
Ben mince alors, je viens de casquer 35 euros pour une séance d'ostéomachin. La prochaine fois, je prends rendez-vous avec Charlotte.
Répondre
S
Donc , je peux continuer à vous appeler Maxou et être une chipie + + + + +
Répondre
Institut du Professeur Max
Publicité
Newsletter
Institut du Professeur Max
Derniers commentaires
Réseau international

Network button

Archives
Visiteurs
Depuis la création 66 372
Publicité