Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Institut du Professeur Max
8 mars 2016

Poème d'hiver

Les martinets
Et les fouets
De l'hiver
Fessent mon corps
D'une pléthore
De lanières.

En suffocant

Et blême, quand
Sonne l'heure,
Je me présente
Toute tremblante
Et je pleure

Hivbonhtbrbfl



Et je gémis
Au vent maudit
Qui me brûle
Deçà, delà,
Pareil à la
Canicule.

 

Paule (vers l’Aisne, enfin par là…)

Publicité
Publicité
2 février 2016

Une dissertation philosophique

Cet exercice doit permettre à la fois d’évaluer les connaissances de nos étudiants, le travail fourni pendant l’année et leur capacité à réfléchir sur des sujets de société.

BxBlusxIEAAl1JO

Le niveau d’exigence est élevé : les étudiants qui feraient preuve d’un travail insuffisant ou d’une réflexion sommaire s’exposent à des châtiments corporels appropriés.
Voici un exemple de dissertation proposée à nos étudiants :

« Peut-on trouver la satisfaction dans la punition ? »

Vous avez quatre heures… merci !

 

Voici la contribution de mon amie "Chipie" (Elle a bien choisi le pseudo !) Il s'agit d'un détournement de mes dessins! Je proteste ... vigoureusement :D

 

devoirMaxouille-dissertPhilo

 

 

18 décembre 2015

Un conte de Noël

Il était une fois une ravissante jeune femme qui s’appelait Noëlle. Elle était très gentille et adorait faire des cadeaux à tout le monde. Un jour , alors qu’elle gardait des moutons du côté de Domrémy-la-Pucelle, elle entendit des voix :

« Salut, c’est moi !

- Qui ça?

- Beh, moi, Dieu !

- Ah c’est vous ? Je ne vous voyais pas comme ça !

- Qu’est-ce que tu racontes ? De toute façon, tu ne me vois pas, tu m’entends !

- Suis-je bête ! » répondit Noëlle qui avait parfois des moments de lucidité.

Et elle raccrocha. Dieu, pas content, la rappela et tomba sur sa messagerie. Il laissa donc un message après le bip comme il y était convié :

« Ouais, c’est Dieu ! Bon, j’ai besoin de quelqu’un pour faire le bien ; rappelle-moi si tu es intéressée par le job. »

 

Faire le bien ? Mais c’était l’ambition de Noëlle ! Elle rappela, prit rendez-vous et laissa tomber ses moutons. Le DRH qui la reçut lui expliqua sa mission :

Tous les vingt-cinq décembre, elle devait faire la tournée des popotes et livrer les cadeaux aux quelques chipies et chenapans qui avaient été sages pendant l’année.

Aussitôt, elle se mit au travail : il fallait lire les lettres, vérifier si la sagesse était avérée, commander les cadeaux, les emballer, faire réviser le traîneau, nourrir les rennes, etc…

Elle se mit hélas rapidement à déchanter : beaucoup de lettres manquaient tellement de sincérité, qu’elle ne pouvait que les jeter à la poubelle. Au bout de plusieurs jours, elle se mit à déprimer. Alors, le soir en sortant du boulot, elle se mit à fréquenter un bar à bières.

Fouettard bar

« Je vous offre un verre, mademoiselle ? »

Elle se retourna : l’homme qui lui adressait la parole était grand, séduisant, et pour couronner le tout, moustachu ! Une impression de force se dégageait de lui . Il avait de belles mains puissantes. Il se présenta :

« Je m’appelle Fouettard. »

Elle se sentit très vite en confiance et lui raconta sa vie : ses moutons, sa conversation avec Dieu et son travail qui l’avait enthousiasmée au début, mais qui lui laissait beaucoup de doutes, maintenant. Par le plus grand des hasard, il se trouvait que Fouettard venait aussi d’être embauché, mais dans une entreprise concurrente Belz & Butt pour le compte de laquelle il devait faire le mal.

« Je passe mes journées à lire des lettres de dénonciation pour sélectionner les pires chipies et chenapans de l’année ; et le 25 décembre, j’irai les punir !

- Oh ! le même jour que moi ! Ah ben ça alors ! s’étonna Noëlle.

- Hélas, dans tout ce que je lis, il n’y a pas vraiment de quoi fouetter un chat ! » se désola Fouettard en essuyant la mousse qui ornait ses moustaches.

Pour mieux se consoler , ils passèrent la nuit ensemble et ce fut le début d’une merveilleuse histoire d’amour.

 

Enfin , le 25 décembre arriva. Chacun de leur côté, les deux tourtereaux revêtirent leurs uniformes. Noëlle était nue sous son grand manteau rouge, Fouettard était tout en noir : casquette de cuir, lunettes fumées, combinaison latex. La hotte de Noëlle était pleine de cadeaux somptueux, mais la liste des lauréats était bien mince. Seul un nom subsistait : Elvire,  jeune femme qui se présentait comme intelligente, aimable et apparemment très très sage. Tant mieux pour elle ! Noëlle lui avait choisi des cadeaux qui ne pourraient que la ravir !

Sur la liste de Fouettard , il n’y avait qu’un seul nom, également : Mickey, un peu plus âgé qu’Elvire, mais dénoncé par plusieurs lettres anonymes comme facétieux, indiscipliné et râleur. Fouettard, en bon professionnel, avait une trousse à outil dans laquelle étaient rangés ses instruments de travail, et le dénommé Mickey allait bien déguster !

Comme ils étaient devenus inséparables, les deux jeunes gens décidèrent de faire leur tournée ensemble.

Le traîneau s’arrêta juste au dessus de chez Elvire.

« Mille milliard de mille lanières ! s’écria Fouettard, la cheminée n’est pas ramonée !

- Ah non, renchérit Noëlle, il est hors de question que je salisse mon manteau rouge. Vas-y, toi.

- Ah mais le noir c’est salissant! Et le latex, ça passe pas en machine ! »

Après plusieurs minutes de palabres, ils décidèrent de sonner à la porte.

« C’est qui ? demanda une voix suave.

- C’est le père Fouettard, répondit Fouettard.

- Oh beh non, alors ! s’écria la voix.

- C’est malin, dit Noëlle, tu lui as fait peur ! Laisse-moi faire !»

De sa petite main énergique, elle frappa à nouveau à la porte.

«  C’est qui ? redemanda la voix suave

- C’est le petit chaperon rouge, j’apporte une galette et un petit pot de beurre .

- Tire la chevillette et la bobinette cherra.

- Nom d’un petit martinet ! Elle cause pas français ! » soupira Fouettard.

Par dépit, il se mit à manipuler la poignée dans tous les sens et la porte s’ouvrit.

Nos deux héros entrèrent et se trouvèrent face à une charmante jeune femme, pulpeuse, pétillante avec un petit sourire malicieux, vêtue simplement d’une courte nuisette rose bonbon.

« Bonjour petit chaperon rouge ! Moi c’est Elvire ! C’est la galette et le petit pot de beurre que vous avez dans votre hotte ? Ah mais vous êtes venue avec le loup ! Bonjour grand méchant loup ! Vous en avez de belles moustaches, dis-donc ! J’aurai  le droit de les toucher ? J’adore caresser les moustaches de loup… »

Et elle continuait comme ça à pérorer , à faire des minauderies, s’adressant d’ailleurs essentiellement à Fouettard, qui l’écoutait bouche bée sans réagir. Noëlle, en fait, n’appréciait pas… mais alors pas du tout. Elle qui s’était fait une joie d’offrir la totalité de ses cadeaux à une chipie méritante, ne voulait plus qu’une chose : retourner avec Fouettard au traîneau. Elle le tirait par la manche, mais celui-ci semblait subjugué, et ne réagissait pas. Alors, elle attendit qu’Elvire reprenne sa respiration pour pouvoir en placer une… ce qui finit enfin par se produire . D’un ton cassant, elle annonça :

«  D’abord, je ne suis même pas le petit chaperon rouge, et lui c’est pas le loup, et toc ! »

La jeune Elvire sembla tomber de haut.

« Ben, vous êtes qui, alors ?

- Je suis la mère Noëlle, j’ai des cadeaux pleins ma hotte, et tu n’en n’auras pas, na !

- M’en fiche !

- Et lui, c’est le père Fouettard ! Il va te tanner le cul !

- M’en tape !

- Fouettard ! aboya Noëlle.

- Quoi donc ? dit le jeune homme en sursautant.

- Occupe-toi d’elle ! Fais ton boulot !

- Mais… elle est pas sur la liste…

- Comment ça, elle est pas sur la liste ?! Et ça , c’est quoi ? » répliqua-t-elle en lui montrant sa propre liste.

Le pauvre Fouettard était un peu perdu. Machinalement, il ouvrit sa boîte à outils et en sortit un énorme martinet avec des longues lanières épaisses, tressées en cuir de buffle. Voyant cela, la jeune Elvire poussa un petit cri et se mit à reculer près du sapin.

Quel sapin ? 

Euh… en général à Noël, il y a un sapin , non ?

Bref… Empoignant le manche de son horrible martinet, Fouettard se rapprocha d’elle.

« Enlève-moi cette nuisette, déclara-t-il d’un ton sinistre.

- Mais monsieur le Loup… pardon, je veux dire, Monsieur Fouettard, je vous jure que j’ai été sage et …

- Fais ce qu’on te dit ! » aboya Noëlle.

Elvire au sapin

Alors, en tremblant, la malheureuse jeune femme dût se mettre nue face à ses deux tortionnaires.

« Tourne-toi. »

Elle obéit, entendit un sifflement dans l’air suivi d’un grand claquement. Puis elle sentit la douleur. Machinalement elle s’avança dans le sapin, mais les aiguilles lui piquaient le ventre et les seins.

« Plus fort ! » criait Noëlle.

Elvire gémissait à chaque coup. Elle sentait chaque brûlure, chaque morsure lui irradier le corps. Cela provoquait chez elle des sensations diverses et contradictoires.

Au bout d’une quinzaine de coups, Fouettard s’arrêta.

« C’est bon là, non ?

- Ah mais non ! rétorqua Noëlle, Continue !

- Oh oui, encore ! gémit Elvire

- Bon alors non ! reprit Noëlle. Tu as raison, ça suffit comme ça ! On s’en va ! »

Elle rangea elle-même le martinet dans la boîte à outils, reprit sa lourde hotte et entraîna un Fouettard un peu récalcitrant vers le traîneau.

« On aurait pu rester un peu…

- Non !

- Et lui donner au moins un cadeau…

- Non, je te dis ! Et regarde la route ! »

Chemin faisant, cahin caha, il arrivèrent sur le toit de Mickey. Là, pas de souci : la cheminée avait été ramonée récemment et donc, l’un après l’autre, ils se laissèrent glisser et atterrirent tranquillement dans le salon douillet de Mickey. Celui-ci était en train de déguster un single malt dans son fauteuil.

Fouettard se retourna vers Noëlle en chuchotant :

« Je sais plus … il est sur quel liste, ce gus ? La tienne  ou la mienne ?

- La mienne. T’inquiète…

- Tu es sûre ?

- Euh … désolé de vous interrompre, les deux guignols ! intervint Mickey, mais ça vous arracherait la gueule de me dire ce que foutez chez moi ?

- Ta gueule! répondit Fouettard. »

Mickey chercha une réplique, mais n’en trouvant pas, il resta coi.

« Je suis la mère Noëlle, expliqua Noëlle, Nous venons déposer des cadeaux au pied de votre sapin.

- Quel sapin ?

- Ah ? Vous … n’avez pas de sapin ?

- Beh non ! Il n’y a pas écrit Forêt des Vosges ! » répliqua Mickey en montrant son front.

Fouettard se tourna vers Noëlle :

« Tu es certaine qu’il est sur ta liste ? »

Elle ne répondit pas et vida sa hotte sur le sol.

Noëlle sans sapin

« Tenez ! Tout ça, c’est pour vous ! Ouvrez- les paquets, vous ne serez pas déçu. »

Mickey daigna enfin poser son verre. Il ouvrit un premier paquet, en sortit une paire de bas résille, qu’il toisa d’un air sceptique, avant de les jeter de côté. Le second contenait un body léopard très ajusté qu’il regarda d’un air dubitatif avant de l’envoyer rejoindre la paire de bas. Le petit soutien-gorge balconnet fut considéré d’un regard perplexe avant d’atterrir sur le tas. Et il fut de même pour les autres contenus (trousse de maquillage, accessoires, etc…)

« Tu es vraiment sûre qu’il était sur la liste ? J’ai un doute… interrogea Fouettard

- Vous vous foutez de ma gueule ? Vous me prenez pour un travelo ? Reprenez-moi tout votre bordel et foutez-moi le camp ! s’emporta Mickey

- Et ça, comme cadeau, ça vous irait ? »

En disant ça, Noëlle avait commencé à ouvrir son grand manteau rouge. Elle le fit négligemment glisser à terre sous le regard éberlué de Fouettard et Mickey. Elle s’approcha langoureusement du fauteuil où Mickey était assis et se mit à se déhancher voluptueusement en caressant son corps magnifique. Là, il faut dire que Mickey, qui, jusqu’à présent, avait gardé un visage passablement renfrogné, changea un peu d’attitude. Bouche bée, les yeux écarquillés , il semblait fasciné par les deux petits seins qui frétillaient à quelques centimètres de son visage.

Il fut tiré de sa rêverie par la réaction soudaine de Fouettard qui se précipita sur Noëlle, l’empoigna, la courba sous son bras et commença à lui claquer les fesses de sa grosse main. Celle-ci était tellement surprise qu’elle en oublia de protester. Mickey s’enfonça dans son fauteuil et savoura le spectacle, tout en sirotant son single malt. Noëlle essayait bien de se tortiller, mais elle était maintenue par la main ferme de Fouettard. Alors, elle se mit à pousser des petits gémissements, à tout hasard…

Cela ne fit que décupler la vigueur de Fouettard qui s’en donnait à cœur joie. Sa main rebondissait sur les fesses endolories. Le rythme des claques s’accélérait en même temps que celui des gémissements.

Au bout de longues minutes bien cuisantes, il la lâcha enfin.

« Et maintenant, au coin, près du sapin, lui ordonna-t-il.

- Mais … répondit la pauvre Noëlle en sanglotant, il n’y a pas de sapin !

- Quoi ? Tu discutes encore ? Tu en veux une autre ?

- Non, Fouettard, j’y vais. »

Et elle se dirigea vers un angle en espérant que ça conviendrait à son tourmenteur.

« Bon travail ! dit Mickey en admirant les fesses bien rouges de Noëlle, vous avez le tour de main. Je vous offre un whisky ?

- Volontiers, répondit Fouettard en s’asseyant dans l’autre fauteuil. Mais vous savez : je n’ai pas de mérite : je suis un professionnel ! »

Et les deux hommes passèrent la nuit de Noël à deviser, tout en dégustant les whiskys de Mickey, pendant que la pauvre Noëlle se morfondait dans son coin.

4 décembre 2015

Littérature (contes) : "Les trois petites cochonnes"

Il était une fois trois petites cochonnes qui voulaient se faire belles pour rendre visite à leur grand-mère.

La première entra dans une boutique de lingerie, et dit au vendeur :

« S’il vous plaît, vendez-moi ce string et ce mini soutien-gorge pour m’habiller. »

 L’homme lui vendit ce qu’elle demandait, et la petite cochonne partit faire les courses. La deuxième petite cochonne entra dans une boutique de sport et dit au vendeur:

« S’il vous plaît, vendez-moi ce short moulant et ce petit haut sexy pour m’habiller. »

 L’homme lui vendit ce qu’elle demandait et la petite cochonne partit faire les courses . La troisième petite cochonne entra dans une boutique de prêt à porter dit au vendeur:

« S’il vous plaît, vendez-moi cette robe pour m’habiller. »

L’homme lui vendit ce qu’elle demandait mais c’était tellement cher qu’elle n’avait plus d’argent pour aller faire les courses.

Dans la forêt, le loup fesseur cherchait une victime. Lorsqu’il rencontra la première petite cochonne, il s’écria :

« Petite cochonne, petite cochonne, où vas-tu, ainsi si peu vêtue ?

Rencontre loup

La petite cochonne répondit :

-  Je vais chez ma mère-grand porter un litre de rouge et un camembert bien fait. Regarde comme je suis jolie !

Alors le loup répliqua :

- On ne se promène pas ainsi dans la forêt ! Je vais te donner une bonne leçon ! »

Il empoigna la pauvre cochonnette, et lui claqua les fesses de sa grosse main velue. La pauvrette était toute retournée. Dans son émoi, elle lâcha son petit panier. Le loup fesseur s’en empara et lui dit : « Cette leçon vaut bien un fromage sans doute ! »

Alors la petite cochonne courut aussi vite qu'elle put, et, avec les quelques pièces qui lui restaient, alla acheter un tube d’arnica à la pharmacie.

Bientôt après, le loup, ayant englouti le vin, mais gardé le fromage pour plus tard, rencontra la deuxième petite cochonne, et lui dit :

« Petite co… chonne, petite co… cochonne, où vas-tu, ainsi court… ainsi court-vêtue ?

Rencontre loup 2

-  Je vais chez ma mère-grand porter une bouteille de champagne et du saumon fumé! Tu as vu comme je suis belle ?

Alors le loup répliqua :

- On ne se pro.. promène pas ainsi dans la fo.. la forêt ! Je vais te d… donner une bonne leçon ! ».

Il empoigna la pauvre cochonnette, baissa le short et la petite culotte , et lui claqua les fesses de sa grosse main velue. La pauvrette était toute troublée. Dans son émoi, elle lâcha son petit panier. Le loup fesseur s’en empara et lui dit : « Cette leçon… cette leçon vaut bien … je sais plus !»

Alors la petite cochonne courut aussi vite qu'elle put, et, avec les quelques pièces qui lui restaient, alla acheter deux tubes d’arnica à la pharmacie.

Quelques temps après, le loup ayant terminé la bouteille de champagne s’écroula sur le bord du chemin. La troisième petite cochonne qui passait par là les mains vides, s’agenouilla près de lui et le secoua:

« Loup fesseur, loup fesseur ! Ne suis-je pas attirante ?

- On euh…. Chi forêêêêt… Je… bonne lechon…” Et il se rendormit.

Rencontre loup 3

Mais la petite cochonne insista :

« Eh ! Mais je veux ma fessée, moi ! Il n’y a pas de raison. Sans mentir, si votre fessage se rapporte à votre cuitage … etc, etc…

Le loup tenta désespérément de se redresser, libérant ainsi le camembert et le saumon fumé sur lesquels il était couché. La cochonne s’en saisit et dit :

« Apprenez que tout fesseur vit aux dépens de celle qui le taquine ! »

Et elle partit en riant. Le loup essaya de se relever, se prit les pieds dans une branche et s’affala par terre.

Une heure plus tard, pendant que le loup vomissait et que les deux premières cochonnes soignaient leurs fesses endolories, la troisième était attablée avec Mère-Grand et dégustait un succulent repas.

 

13 novembre 2015

Littérature (contes) : "Mira d'Or et les Trois Ours"

Un autre grand classique incontournable!

Tout près de la forêt habitait une chipie qui n’avait pas les cheveux blonds mais qu'on appelait "Mira d’Or". Pourquoi, me direz-vous, l’appelait-on Mira d’Or si elle n’était pas blonde ? Et bien tout simplement parce qu’elle passait son temps à épier et à surveiller tout le monde dans son quartier : c’était la plus curieuse et la plus chipie des chipies de la région.

Dans la forêt, près de la maison de Mira d’Or, vivait la famille Ours. Il y avait Prof Ours, Maître Ours et Ourse Blonde.
Comme il faisait très beau ce jour-là et comme ils n’avaient pas encore assez faim pour manger tout de suite, les trois ours décidèrent de faire une petite promenade. Ils sortirent donc tous les trois laissant derrière eux la porte de la maison entrouverte; ils ne craignaient pas les voleurs car ils avaient la réputation d’être très sévères et personne n’osait s’aventurer près de chez eux.

Mira d’Or ce jour-là avait aussi eu l'envie de se promener dans la forêt et, chemin faisant, elle arriva près de la maison des trois ours.

Mirador01

Elle vit que la porte n’était pas fermée et comme elle était bien curieuse de savoir qui pouvait vivre ici, elle entra.

En arrivant dans la salle à manger elle remarqua sur la table trois belles assiettes. Elle s'approcha de la première, celle de Maître Ours, goûta le magret de canard et le trouva bien trop saignant ; elle jeta donc l’assiette par terre. Elle s'approcha alors de la deuxième assiette, celle de Prof Ours, goûta la quiche et la trouva trop salée ; elle la jeta donc par terre également et se mit  à la piétiner frénétiquement. Elle s'approcha enfin de l’assiette d’Ourse Blonde, goûta les chocolats et les trouva tellement à son goût qu'elle les mangea jusqu'à la dernière miette.

Ensuite elle regarda autour d’elle : sur le buffet était posé un drôle d’objet qu’elle n’avait jamais vu : un manche en bois rouge au bout duquel étaient fixées une douzaines de lanières de cuir. – Je me demande bien à quoi cela peut servir, se dit-elle. Elle le manipula, tira sur les lanières pour voir ce qui se passait. Comme il ne se passait rien, elle tira encore plus fort et réussit à arracher une lanière. Comme elle trouvait très amusant, elle arracha toutes les lanières une par une. Lorsqu’elle eut terminé, elle regarda par terre et aperçut une belle paire de chaussures : elles étaient solides, bien noires, impeccablement cirées, mais ce qui la fascinait avant tout, c’étaient les lacets qui scintillaient et brillaient de mille feux. Elle se mit à tirer sur les lacets jusqu’à les retirer complètement .
Toutes ces activités l’avait fatiguée . Alors elle s’approcha d’un petit lit accueillant, se coucha dessus, et le trouvant tout à fait comme il faut, elle s'y endormit.

Les trois ours, ayant terminé leur petite promenade, rentrèrent à la maison.
Maître Ours voyant son assiette par terre s'écria:
- Quelqu'un a jeté mon magret!
Prof Ours voyant l'état de sa quiche s'exclama à son tour:
- Ma quiche  a fondu comme neige au soleil !
Ourse Blonde regardant son assiette dit:
- Quelqu’un a tout mangé mes chocolats!

Maître Ours avança dans la pièce et se mit à gronder:
- Quelqu'un a démoli mon martinet!
Prof Ours vociféra:
- Quelqu'un a enlevé mes lacets!
Et Ourse Blonde alors pleurnicha:
- Il y a quelqu'un sur mon petit lit!

Mira d’Or, réveillée par la voix des ours, ouvrit les yeux et vit les trois ours penchés au-dessus d'elle. Croyant rêver, elle leur fit une vilaine grimace en tirant la langue et referma les yeux.

« Même pas peur ! » grogna-t-elle en se retournant sur le ventre.

Prof Ours, très en colère releva la petite robe qui la couvrait. Maître Ours encore plus fâché, baissa la jolie petite culotte. Et Ourse Blonde, hors d’elle,  mit la première claque, forte, … mais nettement moins que la suivante assenée par Prof Ours. Quant à la troisième, c’est Maître Ours qui s’en chargea, et elle était encore plus vigoureuse que les précédentes.

Mira d’Or ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Les trois ours se mirent à la fesser copieusement à tour de bras. La pauvre chipie était tellement surprise qu’elle n’arrivait pas à protester. Ses fesses étaient claquées de toutes parts par les mains velues des ours : une, deux, trois , quatre, cinq, six mains au total ! Et ça claquait, ça crépitait, ça résonnait ! Sûr que ça devait s’entendre de l’autre côté de la forêt ! Quand même, se disait-elle, ce ne sont pas des manières ! Elle s’apprêtait à faire une remarque, lorsqu’elle constata qu’au fond, ce n’était pas si désagréable ! La douleur se transformait en une chaleur torride qui se répandait dans son corps et qui lui procurait des sensations nouvelles.
Combien de temps cela dura… elle n’aurait pas su dire, mais quand enfin, le feu nourri s’arrêta, elle ressentit comme une déception. Ses fesses étaient en feu, mais elle n’avait pas encore envie d’éteindre l’incendie.

Mirador02

Elle se leva, se rajusta, les regarda tous les trois dans les yeux et déclara :

« Eh les nounours ! Vous savez quoi ? Même pas mal ! »

Mais elle s’enfuit tout de même en courant !

Publicité
Publicité
21 octobre 2015

Littérature (contes) : "Cul-Mignon ou la petite culotte de verre"

Voici un grand classique que nos élèves prennent grand plaisir à lire et à commenter en cours de littérature :

Il était une fois un gentilhomme qui épousa en secondes noces une femme, la plus hautaine et la plus autoritaire qu’on eût jamais vue. Elle avait deux filles  qui lui ressemblaient en toutes choses.

Le mari avait, de son côté, une jeune fille d’une douceur et d’une bonté sans exemple.

 

Les noces ne furent pas plutôt faites, que la belle-mère fit éclater sa mauvaise humeur ; elle ne supportait pas les bonnes qualités de cette jeune enfant, qui rendaient ses filles encore plus haïssables. Elle la chargea des plus viles occupations de la maison : c’était elle qui nettoyait la vaisselle et le linge, qui balayait, qui lavait, qui récurait les sanitaires, qui frottait la chambre de madame et celles de ses filles. Lorsqu’elle n’était pas satisfaite de son travail (ce qui arrivait quotidiennement), la marâtre lui fouettait les fesses à coup de verges dans la cour, même en hiver.

 

CulMignon01

La jeune fille couchait tout au haut de la maison, dans un grenier très froid et très humide, sur une méchante paillasse, pendant que ses sœurs dormaient dans des chambres somptueuses, bien chauffées, où elles avaient des lits douillets, et des miroirs où elles se voyaient depuis les pieds jusqu’à la tête. Elle était vêtue de vilains habits déchirés et n’avait même pas de culotte à mettre sur ses pauvres fesses marquée des coups de verges de sa belle-mère.

La pauvre fille  souffrait tout avec patience, et n’osait se plaindre à son père qui l’aurait grondée, parce que sa femme le dominait entièrement.

Lorsqu’elle avait fait son ouvrage, elle allait se mettre dans un coin ; elle n’avait le droit de s’asseoir que sur un paillasson qui lui rougissait davantage les fesses, ce qui faisait qu’on l’appelait communément, dans le logis, Cul Vermillon. La cadette, qui n’était pas si malhonnête que son aînée, l’appelait Cul-Mignon .

 

CulMignon02

Cependant Cul-Mignon, malgré ses méchants habits, ne laissait pas d’être cent fois plus belle que ses sœurs, quoique vêtues magnifiquement de leurs uniformes de l’Institut où elles étudiaient la rhétorique.

Il arriva que le fils du roi donna un bal, et qu’il y invita toutes les personnes de qualité. Nos deux demoiselles  furent aussi invitées, car elles faisaient grande figure dans le pays.

Les voilà bien aises et bien occupées à choisir les habits et les coiffures qui leur siéraient le mieux. Nouvelle peine pour Cul-Mignon, car c’était elle qui lavait et repassait le linge de ses sœurs. On ne parlait que de la manière dont on s’habillerait.

« Moi, dit l’aînée, je mettrai mon habit de velours rouge et ma garniture d’Angleterre.

 – Moi, dit la cadette, je mettrai ma robe de satin et ma mantille d’Espagne. »

Elles appelèrent Cul-Mignon pour lui demander son avis, car elle avait bon goût. Cul-Mignon les conseilla le mieux du monde, et s’offrit même à les coiffer ; ce qu’elles voulurent bien.

En les coiffant, elles lui disaient :

« Cul-Mignon, serais-tu bien aise d’aller au bal ?

– Hélas, mesdemoiselles, vous vous moquez de moi ; ce n’est pas là ce qu’il me faut.

– Tu as raison, on rirait si on voyait un petit Cul Vermillon aller au bal. »

 

Une autre que Cul-Mignon les aurait coiffées de travers; mais elle était bonne : elle les coiffa parfaitement bien. Elles restèrent près de deux jours à se pavaner devant leur miroir.

Enfin, l’heureux jour arriva ; on partit, et Cul-Mignon les suivit des yeux le plus longtemps qu’elle put. Lorsqu’elle ne les vit plus, elle se mit à pleurer. Sa marraine, qui passait dans le quartier, vint lui rendre visite.  Elle trouva sa filleule toute en pleurs et lui demanda ce qu’elle avait :

« Je voudrais bien... je voudrais bien... »

Elle pleurait si fort qu’elle ne put achever. Sa marraine, qui était fée, lui dit :

« Tu voudrais bien aller au bal, n’est-ce pas ?

– Hélas oui, dit Cul-Mignon en soupirant.

– Eh bien, seras-tu bonne fille ? dit sa marraine, je t’y ferai aller. »

Elle la mena dans sa chambre, et lui dit :

« Va dans le jardin et apporte-moi une citrouille. »

Cul-Mignon alla aussitôt cueillir la plus belle qu’elle put trouver. Sa marraine la creusa, tailla quelques triangles pour lui donner apparence humaine, puis la frappa de sa baguette, et la citrouille fut aussitôt changée en un beau carrosse tout doré avec un bel attelage de six chevaux, et six laquais, avec leurs habits chamarrés.

 

CulMignon02bis

La fée dit alors à Cul-Mignon :

« Eh bien, voilà de quoi aller au bal, n’es-tu pas bien aise ?

– Oui, mais est-ce que j’irai comme cela, avec mes vilains habits ? »

Sa marraine ne fit que la toucher avec sa baguette, et en même temps ses habits furent changés en des habits d’or et d’argent, tout chamarrés de pierreries ;

« Mais je n’ai toujours pas de culotte, protesta Cul-Mignon . Et les pierreries directement sur les fesses, c’est très désagréable ! »

Alors la fée transforma le paillasson en une magnifique culotte de verre, la plus jolie du monde.

Quand elle fut ainsi parée, elle monta en carrosse ; mais sa marraine lui recommanda, surtout, de ne point passer minuit, l’avertissant que si elle demeurait au bal un moment davantage, son carrosse redeviendrait citrouille et que ses habits et sa culotte reprendraient leur première forme. Elle promit à sa marraine qu’elle ne manquerait pas de sortir du bal avant minuit.

Elle partit, ne se sentant pas de joie. Le fils du roi, qu’on alla avertir qu’il venait d’arriver une grande princesse qu’on ne connaissait point, courut la recevoir.

Il lui donna la main à la descente du carrosse, et la mena dans la salle où était la compagnie. Il se fit alors un grand silence ; on cessa de danser, et les violons ne jouèrent plus, tant on était attentif à contempler les grandes beautés de cette inconnue. On n’entendait qu’un bruit confus :

« Ah, qu’elle est belle ! »

Le roi même, tout vieux qu’il était, ne laissait pas de la regarder, et de dire tout bas à qui voulait l’entendre qu’il y avait longtemps qu’il n’avait vu une personne si jolie et si aimable.

Toutes les dames étaient attentives à considérer sa coiffure et ses habits, pour en avoir dès le lendemain de semblables, pourvu qu’il se trouvât des étoffes assez belles, et des ouvriers assez habiles.

Le fils du roi la prit pour la mener danser. Elle dansa avec tant de grâce, qu’on l’admira encore davantage.

 

Le fils du roi fut toute la soirée auprès d’elle, et ne cessa de lui conter des douceurs. Il lui demanda son nom :

« On m’appelle Cul-Mignon, votre Altesse, répondit la jeune demoiselle.

- Quel joli nom ! s’exclama le prince en l’entraînant dans le jardin. D’où vous vient-il ?

- C’est parce que ma belle-mère me fouette vigoureusement les fesses et m’oblige à m’asseoir sur un paillasson, de telle sorte que mon séant est en permanence rouge vif. Ainsi ma sœur aînée m’a appelée Cul Vermillon, mais la cadette préfère Cul-Mignon.

- Montrez-moi donc cela, belle demoiselle »

Elle retroussa sa robe magnifique et fit apparaître aux yeux du prince émerveillé la superbe culotte de verre que lui avait confectionnée sa marraine. Très délicatement, le fils du roi fit glisser la culotte le long des cuisses de Cul-Mignon.

« Ah quel séant fantastique ! gémit-il d’un souffle rauque. Souffrez, belle jeune fille, que ma main s’y égare ! »

Et d’un geste tendre et galant, il entreprit de caresser les deux magnifiques globes rougis qui lui faisaient face. La jeune demoiselle ne s’ennuyait point, et oublia ce que sa marraine lui avait recommandé ; de sorte qu’elle entendit sonner le premier coup de minuit, lorsqu’elle ne croyait pas qu’il fût encore onze heures : elle se leva et s’enfuit aussi légèrement qu’aurait fait une biche. Le prince la suivit, mais il ne put l’attraper. En s’enfuyant, elle avait laissé tomber sa culotte de verre, que le prince ramassa bien soigneusement.

 

Cul-Mignon arriva chez elle bien essoufflée, sans carrosse, sans laquais, et avec ses méchants habits. On demanda aux gardes de la porte du palais s’ils n’avaient point vu sortir une princesse ; ils dirent qu’ils n’avaient vu sortir personne d’autre qu’une jeune fille fort mal vêtue, et qui avait plus l’air d’une souillon que d’une demoiselle.

Le lendemain, la belle-mère constata que le paillasson avait disparu et s’en trouva fort contrariée. Cul-Mignon, qui n’avait pas pu fournir d’explication satisfaisante, fut donc attachée à un arbre et sévèrement fouettée ; ses vêtements furent confisqués pour la journée et elle dût s’acquitter de toutes ses besognes dans le plus simple appareil. Il faisait tellement froid qu’elle frissonnait de partout… sauf d’un certain endroit qui avait été particulièrement réchauffé par sa belle-mère.

 

CulMignon04

Peu de jours après, le fils du roi fit publier à son de trompe qu’il épouserait celle dont le séant serait bien ajusté à la culotte. Toutes les dames et demoiselles du royaume furent priées de se soumettre à l’essayage. Ce fut le roi lui-même qui s’en chargea. Il commença à l’essayer aux princesses, ensuite aux duchesses, et à toute la cour, mais inutilement. Il arriva chez les deux sœurs, qui firent tout leur possible pour faire entrer leur postérieur dans la culotte, mais, même avec l’aide active du roi, elles n’y parvinrent pont.

CulMignon06

Cul-Mignon qui les regardait tout en étant occupée à sa besogne, reconnut sa culotte et dit en riant :

« Je sens qu’elle m’irait comme un gant  !» Ses sœurs se mirent à rire et à se moquer d’elle. Le roi, ayant regardé attentivement Cul-Mignon, et la trouvant fort belle, dit que cela était juste, et qu’il avait promis de l’essayer à toutes les filles.

Il fit approcher Cul-Mignon, et faisant remonter la culotte le long de ses jambes, il vit qu’elle s’y glissait sans peine, et qu’elle épousait magnifiquement ses merveilleuses rondeurs. Là-dessus arriva la marraine, qui ayant donné un coup de sa baguette sur les habits de Cul-Mignon, les fit devenir encore plus magnifiques que tous les autres.

Alors ses deux sœurs se jetèrent à ses pieds pour lui demander pardon de tous les mauvais traitements qu’elles lui avaient fait souffrir. Cul-Mignon les releva, et leur dit, en riant, qu’elle leur pardonnerait de bon cœur, compte-tenu que ça serait maintenant à elles d’assurer le ménage et de subir la rancœur de leur mère .

On la mena chez le jeune prince, parée comme elle était : il la trouva encore plus belle que jamais, et, peu de jours après, il l’épousa.

 

La belle-mère fut nommée gouvernante de la princesse et eut comme mission de faire le nécessaire pour que Cul-Mignon conservât un séant rouge vif en permanence. Elle s’attela à cette mission avec zèle et obtint qu’on installât sur le trône de la jeune dame un paillasson incrusté de diamants !

A . Perrault :"Cul-Mignon ou la petite culotte de verre"

28 août 2015

Littérature (Théâtre) : Les stances de Rodriguette

 Pour bien commencer la rentrée, un peu de littérature classique...

Percée jusques au fond du coeur

D'une atteinte  brûlante aussi bien que vexante,

Les fesses à l’air au coin dans une longue attente,

Malheureuse victime d’une injuste rigueur,

Je demeure immobile, et me sens courbatue

En me massant le cul.

Mais quelle cuisante déculottée !

O Dieu, l'étrange peine !

J’ai bêtement dit : « J’aime la fessée »,

Et le fesseur en a saisi l’aubaine !

fillaucoin

 

Je suis une femme qu’on bat !

Qu’on humilie en claquant ses petites fesses,

Au moindre dérapage, à la moindre faiblesse

 Et pourtant, malgré tout, je ne proteste pas.

Je sens au fond de moi brûler cette lueur,

Petit feu intérieur,

Qui me procure un plaisir infini.

Dieu, l'étrange peine !

J’ai dit que je voulais être punie

Et le fesseur en a saisi l’aubaine !

Corneille "La Cide" acte 1 scène 6

1)      Quel sentiment prédomine dans le monologue de Rodriguette ?

2)      Comment cet extrait exprime-t-il le conflit intérieur de Rodriguette ?

3)      Combien d’alexandrins trouve-t-on dans chaque stance ?

4)      Relevez un octosyllabe

18 juillet 2015

Poésie: Encore une fable de La Fessaine !

La Chipie et le Fesseur

La raison du plus fort est toujours la meilleure :
Nous l'allons montrer tout à l'heure.
Une chipie se prélassait
Court vêtue dans la verdure.
Un Fesseur survient soudain qui cherchait aventure,
Et que le spectacle émoustillait.

fee chip


Qui te rend si hardie de fouler mon gazon ?
Dit cet homme d’un ton polisson :
Tu seras fessée pour ta témérité.
- Monsieur dit la chipie, très embêtée
Ne me frappez pas les fesses ;
Prenez en pitié ma détresse
Je vous demande pardon
Pour cet affront,
Je puis vous payer une amende,
A titre de dédommagement,
Je suis désolée, vraiment.
- Je dois hélas rejeter ta demande,
Tu vas donc recevoir vingt coups de martinet.
- Non ! Pas le martinet, Monsieur, s’il vous plaît
Reprit la Chipie, c’est beaucoup trop douloureux !
- Soit ! Tu n’en auras que vingt-deux !
- Je vous en supplie ! – Ce sera donc trente coups !
Et encore, je suis généreux,
Il vaut mieux ne pas me pousser à bout.
Et tu verras : je tiens mes promesses.
Là-dessus, au fond des forêts
Il la déculotte et la fesse,
Avec un bon vieux martinet.

 

9 juillet 2015

Littérature (théâtre) : Cyrannette de Bergerac

Cyrannette_dans_le_d_cor2

"

La marquise :

Personne ne va donc lui répondre ? 

Le marquis :

                                                                Personne ?

Attendez ! Je vais lui lancer un de ces traits !

Il s’avance vers Cyranette qui l’observe, et se campant devant elle d’un air fat :

Vous…vous avez un cul…heu…un cul…très gros.

Cyrannette, gravement

                                                                                          Très.

Le marquis , riant

Ha !

Cyrannette, imperturbable

         C’est tout ?...

Le marquis

                                  Mais….

 

Cyrannette

Ah ! Non ! C'est un peu court, monsieur !
On pouvait dire... beaucoup de choses mon Dieu...
En variant le ton, —par exemple, bien vu :
Agressif : « madame, si j'avais un tel cul,
Je serais sûrement une grosse pétasse ! »
Amical : « oui mais il ne manque pas de grâce :
Il est digne de figurer sur un album ! »
Descriptif : « c'est une balle ! ... une sphére... un dôme !
Que dis-je, c'est un dôme ? ... c'est un vrai monticule ! »
Curieux : « croyez-vous qu’il en sortira des bulles ?
Si par hasard quelqu’un voulait souffler dedans ? »
Gracieux : « aimez-vous tant les moulins à vent
Que maternellement vous vous préoccupâtes
D’offrir ce soufflet à leurs ailes délicates ? »
Truculent : « ça, madame, quand vous pétez,
Les vapeurs d’en bas vous montent-elles au nez
Sans qu'un voisin ne crie au feu de cheminée ? »
Prévenant : « gardez-vous, votre corps entraîné
Par ce poids, de tomber par terre sur le sol ! »
Tendre : « mettez-le sous un petit parasol
De peur que sa douceur au soleil ne se tane ! »
Pédant : « l'animal, Madame, qu'Aristophane
Appelle hippocampelephantocamélos
Dut avoir sous le dos tant de chair sur peu d'os ! »
Cavalier : « quoi, l'amie, ce siège est à la mode ?
Pour s’asseoir sur deux chaises, c'est vraiment commode ! »
Emphatique : « aucun vent ne peut, cul magistral,
Etre produit par toi, excepté le mistral ! »
 Respectueux : « souffrez, Dame, qu'on vous salue,
C'est là ce qui s'appelle avoir un beau joufflu ! »
Campagnard : « hé, ardé ! C'est-y un cul ? Nanain !
C'est queuqu'melon géant ou queuqu'potiron nain ! »
Militaire : « une bombe ! Tous aux abris ! »
Pratique : « voulez-vous le mettre en loterie ?
Sûrement, madame, ce sera le gros lot ! »
Finalement parodiant Sade en un sanglot :
« Le voilà donc ce cul qui du corps de sa maîtresse
A changé l'harmonie ! Il faut donc qu’on le fesse ! »
—Voilà ce qu'à peu près, mon cher, vous m'auriez dit
Si vous aviez un peu de lettres et d'esprit :
Mais d'esprit, ô le plus lamentable des êtres,
Vous n'en eûtes jamais un atome, et de lettres
Vous n'avez que les trois qui forment le mot : con !
Eussiez-vous eu, d'ailleurs, un soupçon d’invention
Pour pouvoir là, devant ces nobles galeries,
Me servir toutes ces folles plaisanteries,
Que vous n'en eussiez pas articulé le quart
De la moitié du commencement d'une, car
Je me les sers moi-même, avec assez de verve,
Mais je ne permets pas qu'un autre me les serve."

 

Edmond Rouston, Cyrannette de Bergerac, 1897, acte I scène 4

 

 

1)    Combien de tons différents Cyrannette utilise-t-elle pour qualifier son propre postérieur ?

2)   Pourquoi se moque-t-elle elle-même de son derrière ? Quel est l’effet recherché ?

3)   Qu’apprend-on du caractère de Cyrannette grâce à cette scène ?

4)   Relevez une gradation, une métaphore, une emphase, une hyperbole

5)   Il s’agit d’une scène d’exposition : quel est le contexte de la pièce ? Quelle en sera l’intrigue ? Résumez la pièce en 10 lignes.

6)   Ecriture : introduisez dans la tirade de Cyrannette une didascalie à chaque changement de ton (gestes, mimiques, déplacements, voix…)

 

4 juillet 2015

Poésie : une fable de La Fessaine

Dame Margot, sur un dossier penchée,
Arborait un sourire aguichant.
Maître Fessard, par la vue alléché,
Lui fit un peu de rentre-dedans :
"Hé ! bonjour, Belle Dame Margot.
Que vous êtes jolie ! que votre sourire est beau !
Sans mentir, si votre postérieur
Se rapporte à votre bonne humeur,
Vous êtes la callipyge des roses parmi les roses."
A ces mots Dame Margot se sent toute chose ;
Pour montrer ses fesses rigolotes,
Retrousse sa jupette, laisse glisser culotte.

Bm9u9UFCAAAI3hB


Notre ami la fessa, et dit : « Quel bonheur,
Apprenez que tout fesseur
Vit aux dépens de celle qui l'écoute :
Cette leçon vaut bien un recadrage sans doute. "
Dame Margot, honteuse et confuse,
Comprit, mais un peu tard, qu'on l’avait prise pour une buse.

Publicité
Publicité
<< < 1 2
Institut du Professeur Max
Publicité
Newsletter
Institut du Professeur Max
Derniers commentaires
Réseau international

Network button

Archives
Visiteurs
Depuis la création 66 372
Publicité