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Institut du Professeur Max
27 octobre 2015

La petite peste se fait punir!

Max marchait tranquillement dans les couloirs. C’était le milieu de l’après-midi. Et pour une fois, cette journée avait été calme : pas d’incident majeur, pas de professeur déprimé, pas de bagarre entre élèves, pas d’indigestion…

Aucun bruit ne filtrait à travers les portes des salles de classes, pourtant pleines à craquer, comme si l’ensemble des étudiants avait été touché par la grâce…

Max savourait ce calme lorsqu’une odeur caractéristique vint lui chatouiller les narines… une odeur de tabac en provenance des toilettes des filles !

A pas de loup, il se dirigea vers la porte et l’ouvrit tout doucement. Il l’aperçut toute suite par terre : un mégot maculé de rouge à lèvre, mal écrasé, mal éteint, qui continuait à se consumer au milieu de la pièce

Lisette B 01

… et une élève qui lui tournait le dos, face au miroir en train de se brosser les cheveux. Lorsqu’elle vit le reflet de Max dans le miroir, elle laissa échapper un juron et la brosse dans le lavabo (enfin, la brosse dans le lavabo ; le juron, lui, atterrit dans l’oreille de Max) :

« Oh ! Putain ! Maxouille ! 

- Plusieurs remarques, Margot, dit Max d’un ton agacé. Un, je préfère qu’on m’appelle Monsieur Max. Deux, je n’aime pas entendre de gros mots dans mon Institut. Trois, il est absolument interdit de fumer !

- Ah merde, je suis désolée, Monsieur Maxouil… Max ! Mais pour la clope, c’est pas moi, je vous jure ! Je viens juste d’arriver… »

Max la regardait d’un air dubitatif. Tout en parlant, Margot lui désignait du doigt une des cabines qui apparemment était occupée.

« Bon, ça ira pour cette fois, Margot, mais je te conseille de surveiller ton langage ! Sinon, je pourrais bien trouver un autre usage à ta brosse ! Compris ! »

Margot récupéra sa brosse sans répondre. D’un geste, Max lui indiqua la sortie, et elle s’en alla rapidement. Du bout du pied, il écrasa le mégot, et resta sans bouger, bras croisés, fixant la porte de la cabine. Il entendit alors un chuchotement :

« Eh ! Margot ! Tout va bien ?

- Humm humm répondit Max sans ouvrir la bouche.

- Il est parti le vieux schnock ?

- Humm humm» répéta Max en se déplaçant silencieusement. 

La porte de la cabine s’ouvrit, et la tête de Lisette apparut. Elle sortit, mais sursauta en se trouvant nez à nez avec Max. Elle tenta de retourner dans la cabine, mais il l’avait bloquée avec son pied.

« Je suis désolée, Monsieur Max, je ne parlais pas de vous !

- Ah ? Et de qui parlais-tu, Lisette ?

- De … quelqu’un que Margot et moi on connaît… qui est très vieux…

- Aussi vieux que moi ?

- Non, quand même pas… enfin si je veux dire…

- Tu te moques de moi ?

- Oh non, Monsieur Max, je n’oserais pas !

- Et le mégot ? ce n’est pas toi, non plus ?

- Quel mégot ? Ah, ce mégot-là ? Non non ce n’est pas moi.

- Le paquet qui est dans la cuvette, ce n’est pas toi qui l’a jeté non plus ? » demanda Max en désignant le morceau de carton froissé qui flottait sur l’eau.

Lisette était toute rouge et tremblait.

« Je vais tout vous expliquer, Monsieur Max…

- Mais j’y compte bien Lisette. Tu vas me suivre dans mon bureau et tu vas tout m’expliquer !

- Dans votre bu… Là maintenant ? Mais c’est à dire que je voulais retourner en cours… Je passerai un peu plus tard.

- J’ai dit : dans mon bureau, tout de suite, Lisette ! Et tu marches devant moi ! »

Lisette obéit et l’un derrière l’autre, il remontèrent le couloir jusqu’au bureau directorial.

Max s’assit et regarda la jeune étudiante qui lui faisait face.

«  Je suis bien content de t’accueillir dans ce bureau, Lisette. Je te rappelle que je t’y avais déjà convoquée et que tu n’avais pas daigné venir !

- Pas daigné !!! ? »

La jeune femme éclata en sanglots.

« Vous êtes injuste, Monsieur Max ! Vous savez très bien que j’avais une bonne raison ! Mais vous ne m’avez pas crue ! Vous n’avez pas confiance en moi ! Vous êtes méchant !

- Bon… mettons que je n’ai rien dit ! Oublions cet incident. Je veux bien admettre qu’il s’agit d’un malentendu. Je ne demande qu’à avoir confiance en toi, Lisette, mais il faut arrêter de me raconter des bobards !

- Des bobards !

- Le vieux schnock, c’est bien de moi qu’il s’agit. Il ne faut pas en plus me prendre pour un imbécile ! D’ailleurs, ce n’est pas la première fois que tu me manques de respect !

- Moi ! Je vous ai manqué de respect ?

- Tiens, la preuve ! »

Max ouvrit un dossier et montra le contenu à Lisette.

 

Lisette B

« Tu as déjà été punie à deux reprises pour ça !

- Je suis désolée, je vous demande pardon, Monsieur Max ; j’ai eu tort !

- Parle-moi des cigarettes.

- Euh… vous ne préférez pas qu’on oublie aussi cet incident ?

- Non, je ne préfère pas !

- C’est parce que j’ai beaucoup travaillé cette semaine… D’ailleurs vous avez vu mes notes : j’ai bien remonté ce trimestre. Alors pour me détendre , j’ai fumé… un peu

- Un peu ? C’est à dire ?

- Juste un paquet… c’est tout, je vous jure ! Ce n’est pas un drame après tous les efforts que j’ai fournis ! Voyez mes résultats : vous devriez être content !

- Content ? Tu sais ce que tu mérites ?

- Ben … au moins les encouragements, non ?

- Pas exactement… Je vais t’aider : ça commence par un f !

- Oh ! Les félicitations ! Monsieur Max, vous êtes vraiment trop gentil !

- Gentil ? Je ne crois pas. On en reparlera après la fessée.

- Ah non ! Pas une fessée ! C’est dégueulasse ! J’ai ben travaillé et vous voulez me punir !

- Assez discuté ! J’ai entendu tes arguments. Et estime-toi heureuse d’échapper au martinet ! »

Max se leva et alla s’installer sur le canapé. Lisette ne bougeait pas, l’implorant de ses yeux humides.

« Je commence à perdre patience, Lisette ! »

La jeune femme fit quelques pas en direction de Max mais s’arrêta à bonne distance.

Alors, excédé, il se leva, l’agrippa par le poignet et se rassit en l’étendant sur ses genoux. Sa main droite se mit en action aussitôt, rebondissant sur la jupette de Lisette qui ponctuait chaque coup d’un faible gémissement.

Jugeant sans doute que la punition était trop douce, Max releva la jupe.  Lisette voulut émettre une remarque, mais comme maintenant les claques s’abattaient vigoureusement sur sa fine culotte, elle opta pour une reprise des gémissements. D’autant qu’ils commençaient à être justifiés, car Max y allait crescendo. Une jupe, ça n’a l’air de rien, mais ça amortit bien ; voilà ce que se disait Lisette. Elle fut interrompue dans ses réflexions en sentant que Max faisait glisser l’élastique de sa culotte. Elle tenta de l’en empêcher, mais il lui bloquait les deux bras avec sa main gauche. Pour un vieux schnock, il a quand même de la poigne, se disait-elle. Les claques reprirent de plus en plus belles. Plus aucune protection sur ses pauvres fesses, maintenant ! La douleur était vive, une brûlure intense. Et ça n’en finissait pas. Elle essaya bien de lui dire, mais entrecoupé de gémissements, son discours était inaudible.

Lisette B 02

Les claque s’arrêtèrent . Mais Max la tenait toujours fermement sur ses genoux.

« Oui ? tu voulais dire quelque chose, Lisette ? Je n’ai pas bien compris . Tu peux reformuler ?

- Oui… Monsieur Max, renifla-t-elle. Je vous présente mes excuses. Je vous promets que je ne fumerai plus… plus un paquet entier.

- Tu t’excuses auprès du vieux schnock ?

- Vous n’êtes pas si vieux que cela finalement… et encore moins schnock….

- Ah ?

- Je vous certifie que cette attitude irrespectueuse ne se reproduira plus… en tous cas, je ferai tout pour.

- Bien. Nous en resterons là pour cette fois. Tu peux retourner en cours. » dit-il en la lâchant.

Elle se releva, se rajusta, essuya ses larmes et sortit sans se retourner.

Lisette B 03

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21 octobre 2015

Littérature (contes) : "Cul-Mignon ou la petite culotte de verre"

Voici un grand classique que nos élèves prennent grand plaisir à lire et à commenter en cours de littérature :

Il était une fois un gentilhomme qui épousa en secondes noces une femme, la plus hautaine et la plus autoritaire qu’on eût jamais vue. Elle avait deux filles  qui lui ressemblaient en toutes choses.

Le mari avait, de son côté, une jeune fille d’une douceur et d’une bonté sans exemple.

 

Les noces ne furent pas plutôt faites, que la belle-mère fit éclater sa mauvaise humeur ; elle ne supportait pas les bonnes qualités de cette jeune enfant, qui rendaient ses filles encore plus haïssables. Elle la chargea des plus viles occupations de la maison : c’était elle qui nettoyait la vaisselle et le linge, qui balayait, qui lavait, qui récurait les sanitaires, qui frottait la chambre de madame et celles de ses filles. Lorsqu’elle n’était pas satisfaite de son travail (ce qui arrivait quotidiennement), la marâtre lui fouettait les fesses à coup de verges dans la cour, même en hiver.

 

CulMignon01

La jeune fille couchait tout au haut de la maison, dans un grenier très froid et très humide, sur une méchante paillasse, pendant que ses sœurs dormaient dans des chambres somptueuses, bien chauffées, où elles avaient des lits douillets, et des miroirs où elles se voyaient depuis les pieds jusqu’à la tête. Elle était vêtue de vilains habits déchirés et n’avait même pas de culotte à mettre sur ses pauvres fesses marquée des coups de verges de sa belle-mère.

La pauvre fille  souffrait tout avec patience, et n’osait se plaindre à son père qui l’aurait grondée, parce que sa femme le dominait entièrement.

Lorsqu’elle avait fait son ouvrage, elle allait se mettre dans un coin ; elle n’avait le droit de s’asseoir que sur un paillasson qui lui rougissait davantage les fesses, ce qui faisait qu’on l’appelait communément, dans le logis, Cul Vermillon. La cadette, qui n’était pas si malhonnête que son aînée, l’appelait Cul-Mignon .

 

CulMignon02

Cependant Cul-Mignon, malgré ses méchants habits, ne laissait pas d’être cent fois plus belle que ses sœurs, quoique vêtues magnifiquement de leurs uniformes de l’Institut où elles étudiaient la rhétorique.

Il arriva que le fils du roi donna un bal, et qu’il y invita toutes les personnes de qualité. Nos deux demoiselles  furent aussi invitées, car elles faisaient grande figure dans le pays.

Les voilà bien aises et bien occupées à choisir les habits et les coiffures qui leur siéraient le mieux. Nouvelle peine pour Cul-Mignon, car c’était elle qui lavait et repassait le linge de ses sœurs. On ne parlait que de la manière dont on s’habillerait.

« Moi, dit l’aînée, je mettrai mon habit de velours rouge et ma garniture d’Angleterre.

 – Moi, dit la cadette, je mettrai ma robe de satin et ma mantille d’Espagne. »

Elles appelèrent Cul-Mignon pour lui demander son avis, car elle avait bon goût. Cul-Mignon les conseilla le mieux du monde, et s’offrit même à les coiffer ; ce qu’elles voulurent bien.

En les coiffant, elles lui disaient :

« Cul-Mignon, serais-tu bien aise d’aller au bal ?

– Hélas, mesdemoiselles, vous vous moquez de moi ; ce n’est pas là ce qu’il me faut.

– Tu as raison, on rirait si on voyait un petit Cul Vermillon aller au bal. »

 

Une autre que Cul-Mignon les aurait coiffées de travers; mais elle était bonne : elle les coiffa parfaitement bien. Elles restèrent près de deux jours à se pavaner devant leur miroir.

Enfin, l’heureux jour arriva ; on partit, et Cul-Mignon les suivit des yeux le plus longtemps qu’elle put. Lorsqu’elle ne les vit plus, elle se mit à pleurer. Sa marraine, qui passait dans le quartier, vint lui rendre visite.  Elle trouva sa filleule toute en pleurs et lui demanda ce qu’elle avait :

« Je voudrais bien... je voudrais bien... »

Elle pleurait si fort qu’elle ne put achever. Sa marraine, qui était fée, lui dit :

« Tu voudrais bien aller au bal, n’est-ce pas ?

– Hélas oui, dit Cul-Mignon en soupirant.

– Eh bien, seras-tu bonne fille ? dit sa marraine, je t’y ferai aller. »

Elle la mena dans sa chambre, et lui dit :

« Va dans le jardin et apporte-moi une citrouille. »

Cul-Mignon alla aussitôt cueillir la plus belle qu’elle put trouver. Sa marraine la creusa, tailla quelques triangles pour lui donner apparence humaine, puis la frappa de sa baguette, et la citrouille fut aussitôt changée en un beau carrosse tout doré avec un bel attelage de six chevaux, et six laquais, avec leurs habits chamarrés.

 

CulMignon02bis

La fée dit alors à Cul-Mignon :

« Eh bien, voilà de quoi aller au bal, n’es-tu pas bien aise ?

– Oui, mais est-ce que j’irai comme cela, avec mes vilains habits ? »

Sa marraine ne fit que la toucher avec sa baguette, et en même temps ses habits furent changés en des habits d’or et d’argent, tout chamarrés de pierreries ;

« Mais je n’ai toujours pas de culotte, protesta Cul-Mignon . Et les pierreries directement sur les fesses, c’est très désagréable ! »

Alors la fée transforma le paillasson en une magnifique culotte de verre, la plus jolie du monde.

Quand elle fut ainsi parée, elle monta en carrosse ; mais sa marraine lui recommanda, surtout, de ne point passer minuit, l’avertissant que si elle demeurait au bal un moment davantage, son carrosse redeviendrait citrouille et que ses habits et sa culotte reprendraient leur première forme. Elle promit à sa marraine qu’elle ne manquerait pas de sortir du bal avant minuit.

Elle partit, ne se sentant pas de joie. Le fils du roi, qu’on alla avertir qu’il venait d’arriver une grande princesse qu’on ne connaissait point, courut la recevoir.

Il lui donna la main à la descente du carrosse, et la mena dans la salle où était la compagnie. Il se fit alors un grand silence ; on cessa de danser, et les violons ne jouèrent plus, tant on était attentif à contempler les grandes beautés de cette inconnue. On n’entendait qu’un bruit confus :

« Ah, qu’elle est belle ! »

Le roi même, tout vieux qu’il était, ne laissait pas de la regarder, et de dire tout bas à qui voulait l’entendre qu’il y avait longtemps qu’il n’avait vu une personne si jolie et si aimable.

Toutes les dames étaient attentives à considérer sa coiffure et ses habits, pour en avoir dès le lendemain de semblables, pourvu qu’il se trouvât des étoffes assez belles, et des ouvriers assez habiles.

Le fils du roi la prit pour la mener danser. Elle dansa avec tant de grâce, qu’on l’admira encore davantage.

 

Le fils du roi fut toute la soirée auprès d’elle, et ne cessa de lui conter des douceurs. Il lui demanda son nom :

« On m’appelle Cul-Mignon, votre Altesse, répondit la jeune demoiselle.

- Quel joli nom ! s’exclama le prince en l’entraînant dans le jardin. D’où vous vient-il ?

- C’est parce que ma belle-mère me fouette vigoureusement les fesses et m’oblige à m’asseoir sur un paillasson, de telle sorte que mon séant est en permanence rouge vif. Ainsi ma sœur aînée m’a appelée Cul Vermillon, mais la cadette préfère Cul-Mignon.

- Montrez-moi donc cela, belle demoiselle »

Elle retroussa sa robe magnifique et fit apparaître aux yeux du prince émerveillé la superbe culotte de verre que lui avait confectionnée sa marraine. Très délicatement, le fils du roi fit glisser la culotte le long des cuisses de Cul-Mignon.

« Ah quel séant fantastique ! gémit-il d’un souffle rauque. Souffrez, belle jeune fille, que ma main s’y égare ! »

Et d’un geste tendre et galant, il entreprit de caresser les deux magnifiques globes rougis qui lui faisaient face. La jeune demoiselle ne s’ennuyait point, et oublia ce que sa marraine lui avait recommandé ; de sorte qu’elle entendit sonner le premier coup de minuit, lorsqu’elle ne croyait pas qu’il fût encore onze heures : elle se leva et s’enfuit aussi légèrement qu’aurait fait une biche. Le prince la suivit, mais il ne put l’attraper. En s’enfuyant, elle avait laissé tomber sa culotte de verre, que le prince ramassa bien soigneusement.

 

Cul-Mignon arriva chez elle bien essoufflée, sans carrosse, sans laquais, et avec ses méchants habits. On demanda aux gardes de la porte du palais s’ils n’avaient point vu sortir une princesse ; ils dirent qu’ils n’avaient vu sortir personne d’autre qu’une jeune fille fort mal vêtue, et qui avait plus l’air d’une souillon que d’une demoiselle.

Le lendemain, la belle-mère constata que le paillasson avait disparu et s’en trouva fort contrariée. Cul-Mignon, qui n’avait pas pu fournir d’explication satisfaisante, fut donc attachée à un arbre et sévèrement fouettée ; ses vêtements furent confisqués pour la journée et elle dût s’acquitter de toutes ses besognes dans le plus simple appareil. Il faisait tellement froid qu’elle frissonnait de partout… sauf d’un certain endroit qui avait été particulièrement réchauffé par sa belle-mère.

 

CulMignon04

Peu de jours après, le fils du roi fit publier à son de trompe qu’il épouserait celle dont le séant serait bien ajusté à la culotte. Toutes les dames et demoiselles du royaume furent priées de se soumettre à l’essayage. Ce fut le roi lui-même qui s’en chargea. Il commença à l’essayer aux princesses, ensuite aux duchesses, et à toute la cour, mais inutilement. Il arriva chez les deux sœurs, qui firent tout leur possible pour faire entrer leur postérieur dans la culotte, mais, même avec l’aide active du roi, elles n’y parvinrent pont.

CulMignon06

Cul-Mignon qui les regardait tout en étant occupée à sa besogne, reconnut sa culotte et dit en riant :

« Je sens qu’elle m’irait comme un gant  !» Ses sœurs se mirent à rire et à se moquer d’elle. Le roi, ayant regardé attentivement Cul-Mignon, et la trouvant fort belle, dit que cela était juste, et qu’il avait promis de l’essayer à toutes les filles.

Il fit approcher Cul-Mignon, et faisant remonter la culotte le long de ses jambes, il vit qu’elle s’y glissait sans peine, et qu’elle épousait magnifiquement ses merveilleuses rondeurs. Là-dessus arriva la marraine, qui ayant donné un coup de sa baguette sur les habits de Cul-Mignon, les fit devenir encore plus magnifiques que tous les autres.

Alors ses deux sœurs se jetèrent à ses pieds pour lui demander pardon de tous les mauvais traitements qu’elles lui avaient fait souffrir. Cul-Mignon les releva, et leur dit, en riant, qu’elle leur pardonnerait de bon cœur, compte-tenu que ça serait maintenant à elles d’assurer le ménage et de subir la rancœur de leur mère .

On la mena chez le jeune prince, parée comme elle était : il la trouva encore plus belle que jamais, et, peu de jours après, il l’épousa.

 

La belle-mère fut nommée gouvernante de la princesse et eut comme mission de faire le nécessaire pour que Cul-Mignon conservât un séant rouge vif en permanence. Elle s’attela à cette mission avec zèle et obtint qu’on installât sur le trône de la jeune dame un paillasson incrusté de diamants !

A . Perrault :"Cul-Mignon ou la petite culotte de verre"

18 octobre 2015

Lettre à Léa

Chère Léa

J’accuse réception de ta punition. Je te rappelle que cette punition était largement méritée puisque tu avais osé mettre en doute mes propos. 40 fois, c’est peu, et je pense que tu as apprécié mon indulgence.

Punition Léa

Je me permets de te rappeler également qu’en contrepartie de cette indulgence, tu avais été prévenue que je serais très attentif à la qualité de ta punition et que je la relirais ligne par ligne.

Nous avions convenu ensemble qu’en cas de punition non conforme, la sanction serait de 40 coups de brosse.

J’ai donc procédé à une petite vérification et je suis au regret de constater que le compte n’y est pas : il manque la 18 ème fois.

Inutile de protester de ta bonne foi, d’invoquer l’erreur humaine, la distraction involontaire ou le manque d’encre dans le stylo : je te connais trop et je subodore que tu as voulu, une fois de plus, me jouer un tour à ta façon.

J’en suis désolé, Léa, ça me fait très mal, mais, à mon grand regret, je tiendrai parole .

Tu voudras bien te présenter à mon bureau à la fin de la semaine pour y subir le châtiment que tu mérites. Tu n’oublieras pas, bien entendu, de te munir de la brosse dont j’aurai besoin pour ponctuer mes explications. Comme il nous reste également un contentieux de vingt coups de martinets à régler, je te propose de faire d’une pierre deux coups et d’enchaîner les deux punitions.

brosse

martinet-L-1

Je suis persuadé, chère Léa, que tu comprends parfaitement ma position et que tu ne perdras  pas de temps à essayer de négocier un quelconque allégement de peine.

Je te souhaite une bonne semaine

Bien à toi

Max

11 octobre 2015

Droit : Commenter un jugement

Nos étudiants bénéficient également d'une solide formation en droit et peuvent être amenés à commenter des décisions de justice.

Jugement01

 

Après lecture du jugement ci-dessous, vous expliquerez en quoi cette évolution de la jurisprudence ouvre des perspectives et interrogent le législateur. Vous évoquerez les domaines d'applications ainsi que les limites.

Jugement en date du 11 octobre 2015.

 

Exposé des faits :

Le professeur Max expose qu’il gère un blog sérieux pour adultes. Sur ce blog, les dénommées Chipinette et Mirabelle se sont livrées depuis plusieurs semaines à des bavardages incessants et futiles ainsi qu’à des chamailleries hors de propos. Le professeur Max estime que cette attitude porte gravement préjudice à l’image de son blog et demande.réparation.

 

Motifs de la décision :

Attendu que le blog du plaignant traite de questions essentielles portant sur la pédagogie et les sciences de l’éducation ;

Attendu que les accusées critiquent et remettent publiquement en causes les innovations pédagogiques du plaignant à l’aide d’arguments fallacieux ;

Attendu que les fait reprochés sont avérés et consultables sur le blog ;

Attendu que les accusées s’accusent mutuellement d’avoir porté atteinte au blog du plaignant ;

 

Jugement02


Par ces motifs :

Le tribunal, statuant en audience publique,

-         CONDAMNE Mmes Chipinette et Mirabelle à la fessée déculottée, suivie d’une mise au coin de cinq minutes chacune.

-         ORDONNE l’exécution immédiate du présent jugement par le plaignant lui-même.

 

4 octobre 2015

Max recrute !

Shlaaak !

« Aïe ! Vous me faites mal, Monsieur Max !

- J’en suis désolé, Léa, mais c’est une punition !

- Vous m’avez donné au moins douze coups de martinet, c’est trop !

- Je suis d’accord avec toi Léa, c’est beaucoup trop !

- Vous voyez !

- Il ne tenait qu’à toi d’en avoir moins : il te suffisait d’apprendre les paroles de la chanson !

- Mais je vous assure, Monsieur Maxou, que je les ai apprises…

- Pas suffisamment ! Et tu pourrais essayer de faire un petit effort pour chanter juste !

- Si vous croyez que c’est facile de chanter, accompagnée au martinet !

- Allez , on reprend.

- Hein ?? Pas depuis le début !

- J’ai bien peur que si, Léa…

-  Attendez ! J’ai entendu frapper, monsieur Maxou.

- Tu essayes encore de gagner du temps, Léa ! Ce n’est pas… »

 

La porte s’ouvrit à toute volée et Charlotte fit irruption dans la pièce.

Max sursauta et lâcha le martinet qui tomba au sol. Gentiment, Léa se baissa pour le ramasser.

« Bonjour Max ! lança Charlotte en s’asseyant.

- Ah Charlooootte ! Quelle bonne surpriiise ! »

La dernière entrevue avec la présidente de la Fondation avait donné lieu à  des échanges constructifs mais cuisants de part et d’autre… Max appréciait énormément Charlotte , son franc parler et son enthousiasme ainsi que sa main vigoureuse et son magnifique postérieur . Il savait aussi qu’elle ne se déplaçait pas pour rien.

« Je ne te dérange pas ?

- Euh , je finissais une leçon particulière de musique… Comme tu vois.

- Je vois . De musique ? Et … c’est normal que ton élève soit toute nue, je suppose ?

- Absolument Charlotte ! Le but, c’est que nos élèves chantent a cappella.

- Où ça  ?

- Euh non Charlotte, a cappella, ça veut dire du chant pur, sans rien autour…

- Je sais ce que veut dire a cappella, Max ! Je connais le latin !

- Mais ce n’est pas…

- Bref ! Max, je t’annonce que tu as deux nouvelles enseignantes.

- Non, pas à ma connaissance.

- Si si, tu as besoin de professionnels qualifiés et je t’ai trouvé les perles rares. Elle commencent demain.

Recrutement 01

- Votre martinet, Monsieur Maxou… il était tombé par terre. Je me suis permis de le ramasser intervint Léa.

- Merci Léa. Tu as très bien fait . répondit Max en rangeant l’instrument dans son tiroir. Tu peux te rhabiller et nous laisser ?

- Bien sûr, Monsieur Maxou ! »

Max et Charlotte restèrent silencieux le temps que l’étudiante remette ses vêtements. Lorsqu’elle fut sortie, Max reprit :

« Deux nouvelles enseignantes demain ? On va voir ça : tu as les CV ?

- Pff ! Pas besoin de CV ! Tu as ma garantie! Tu verras : c’est du haut de gamme ! La première, c’est une fille du sud-ouest. Elle va prendre en charge les matières scientifiques.

- Bien… J’examinerai son dossier dès que j’aurai …

- Elle est là, dans le couloir. Je la fais entrer.

- Euh… »

La porte s’ouvrit à nouveau, et d’un pas alerte, une belle jeune femme s’introduisit et s’assit à côté de Charlotte sans y avoir été conviée.

« Voici ma coupine Myrtille, annonça Charlotte, elle va relever le niveau de ton institut. Tu vas voir ça !

- Je n’en doute pas, Charlotte répondit Max. Bonjour Madame, puis-je connaître vos motivations pour venir enseigner chez nous ?

- Je pense que dans votre Institut, le développement équitable pilote la clairvoyance fédérative sur la route d'un encadrement plus propice à l'instauration d'un climat de confiance. »

Quelques secondes de silence..

« Qu’est-ce que je t’avais dit ? reprit Charlotte. Elle a des compétences en chimie, en physique, elle maîtrise les circuits électriques comme sa poche, et en informatique, elle s’éclate !

- Je suis très impressionné ! répondit Max. Et en mathématiques ? J’ai récemment donné à mes élèves un petit problème qui leur a donné du fil à retordre. »

Il sortit une feuille de son tiroir et la tendit à la jeune femme . Celle-ci y jeta un œil, la reposa sur le bureau et dit :

« Je vais donc présenter ma réponse et mon raisonnement. Je pose L pour Luciana, M pour Margot et D pour Dorothée. L'énoncé peut donc s'écrire avec les équations suivantes :
M=L+3 ; D=3L et M+L+D=23.
On peut immédiatement trouver la valeur de L dans la dernière équation. Ce qui donne : L+3+L+3L=23 5L=20L=4
Ce qui me permet alors de résoudre les deux équations manquantes :
M= 4+3 M=7
L=3x4L=12

On obtient donc :
Margot 7 , Luciana 4  et Dorothée 12 ! »

A nouveau, le silence s’installa. Charlotte et Myrtille souriaient en regardant Max.

Recrutement 02

Celui-ci reprit la parole :

« Vous semblez avoir le profil requis, Myrtille. Il reste une petite formalité : quelle que soit la matière enseignée, je suis très exigeant sur le niveau de langue, et notamment l’orthographe. »

Pour la première fois, la jeune femme sembla un peu déstabilisée :

« Euh… bien sûr.., je suis moi-même très attentive au niveau de mes élèves.

- Je n’en doute pas. Vous ne verrez donc aucun inconvénient à ce que nous procédions à un petit test dès demain.

- Vous souhaitez que je commence par tester le niveau d’orthographe des élèves, Monsieur Max ?

- Pas du tout. C’est moi qui vais tester votre niveau d’orthographe… et bien sûr dans les même conditions que pour les élèves. Mêmes exigences… et mêmes sanctions.

- Max ! Tu crois que c’est vraiment nécessaire ? demanda Charlotte.

- Absolument ! En tant que présidente de la Fondation, tu comprendras que je mette une certaine rigueur dans le recrutement de mes enseignants.

- Oui , mais puisque je te garantis …

- Merci, Myrtille, à demain donc à la première heure, pour ce petit test. Je ne vous retiens pas : vous avez sans doute vos cours à préparer. »

La jeune femme regarda Charlotte, puis se leva et sortit… d’un pas nettement moins assuré. Max se tourna vers Charlotte

« Et l’autre enseignante, Charlotte ?

- Comment ?

- Tu m’avais parlé de deux enseignantes, me semble-t-il. L’autre est là aussi ?

- Oui.

- Tu peux la faire entrer ?

- Elle est devant toi. »

Max regardait Charlotte sans comprendre.

« Tu veux dire que … C’est toi ?

- En personne Max ! J’ai décidé de m’impliquer personnellement dans ton Institut. Tu devrais être content , non ?

- Ah mais… Je le suis, Charlotte… Je suis… ravi ! … J’ai juste une petite question.

- Je t’écoute Max.

- Tu veux enseigner quoi ?

- Ah mais le latin Max. Je suis latiniste.

- Ah mais bien sûr Charlotte ! Comment ai-je pu l’oublier ! Errare humanum est !

- Et rare est quoi ?

- Non rien ! Tu ne verras pas d’inconvénient à passer toi aussi un petit test demain matin , j’imagine !

- Enfin , Max ! Je suis la présidente de la Fondation !

- Ce n’est pas la présidente qui sera testée ! Mais la future enseignante émérite que je m’apprête à recruter.

- Mais pas avec les mêmes exigences que pour les étudiantes, quand même ?

- Ah , mais si, Charlotte ! Ici, pas de passe-droit, tu le sais ! A demain, donc. »

Se voyant signifier congé, Charlotte se leva et se dirigea vers la porte.

« A demain Max, dit-elle d’une toute petite voix.

- A propos, a capella, ce n’est pas du latin, mais de l’Italien. Mais je suppose que tu le savais, bien sûr … »

 

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