Les souvenirs de Justine
Toc toc toc …
Quelques coups frappés à la porte.
« Entrez ! » invita Max.
La jeune femme qui s’introduisit dans le bureau directorial était belle, grande et rousse. Ses yeux gris clairs reflétaient à la fois de la douceur et de la détermination. Le nez et les joues étaient parsemées de discrètes taches de rousseur.
« Bonjour Justine, dit Max en lui désignant un siège, que puis-je pour toi ?
- Bonjour Professeur, je voudrais revenir sur l’incident d’hier soir.
- Si tu le souhaites… Pour moi l’incident est clos.
- C’est à dire que … Comment vous dire ? Mes souvenirs sont un peu embrouillés…
- Je vois.
- Je me suis réveillée ce matin avec des douleurs diverses : un gros mal de crâne , la bouche pâteuse …
- C’est tout ?
- Non : j’ai les fesses marquées de zébrures rosâtres et assez cuisantes…
- Oui… et tu n’as pas la moindre idée de ce qui a pu se passer ?
- J’ai quelques images qui m’arrivent en tête : du verre cassé par terre, vous avec un martinet à la main, un mégot mouillé…mais je n’arrive pas à faire le lien…
- Bien… je vais donc te rafraîchir la mémoire ! »
Et Max entreprit de lui raconter ce qui s’était passé la veille au soir.
Aux alentours de 19h30, il avait été alerté par une étudiante : quelqu’un aurait introduit des cigarettes et du vin dans le dortoir. Sur ce plan, le règlement de l’institut est formel : il est strictement interdit de fumer et de consommer de l’alcool à l’intérieur sous peine de sanctions lourdes. Max s’était donc dirigé immédiatement vers le lieu du délit sans oublier de se munir au préalable de son vieux martinet (cet instrument s’était déjà avéré utile dans ce genre de situation)…
Lorsqu’il entra dans le dortoir, il fut saisi par l’odeur de tabac. Il y avait trois filles dans la chambrée. Les deux autres, debout, à l’extrémité de la pièce avaient leurs regards braqués sur Justine : assise sur son lit, elle tenait dans la même main une bouteille à moitié vide et une cigarette allumée. Elle dodelinait et parlait à très haute voix :
« Eh, vous voulez pas boire un coup ? Vous êtes sûres ? Et hop ! Un petit coup à la santé du vieux Max !
- Justine, ça suffit ! » cria Max.
Son appel la fit sursauter, et ce faisant, elle lâcha la bouteille et le mégot. La bouteille, au contact du carrelage, éclata en morceaux, répandant du verre cassé et du vin sur le sol, le mégot s’éteignit par bonheur au contact du liquide.
Max considérait le désastre avec stupéfaction :
« Un Haut-Brion 1998… ce n’est pas possible !
- Tiens ! Voilà le professeur Max ! s’écria Justine. Eh bonjour Professeur… bonsoir plutôt… parce qu’on est le soir, là, voyez…
- Mais… tu es complètement ivre, ma parole !
- Oh ! Qu’est-ce que vous avez à la main ? … C’est pour moi, ce gros martinet ? Je sens que ça va être la fête à mes petites fesses, là, non ? »
Et elle éclata de rire.
Max était très en colère. Il regardait alternativement le carrelage souillé et Justine qui était secouée d’un rire convulsif. Il l’attrapa par les épaules et la secoua :
« Tu te rends comte de ce que tu as fait ? Tu as déjà été renvoyée d’un autre établissement où tu avais failli provoquer un incendie avec un mégot mal éteint ! »
Justine s’arrêta brusquement de rire, et se redressa en chancelant.
« Vous avez raison, professeur, je suis une mauvaise fille. Punissez-moi ! »
Des deux mains , elle retroussa sa jupe et se pencha en avant pour s’appuyer sur son lit. Puis elle se redressa à nouveau…
« Mille excuses ! J’ai oublié de baisser ma culotte… je suis vraiment distraite en ce moment ! »
Elle fit glisser la petite culotte jusqu’aux mollets et reprit sa position, offrant le spectacle de son petit derrière à la vue de tous.
Max était impressionné par l’audace de la jeune femme, mais il lui en voulait terriblement. Pas seulement parce qu’elle avait enfreint le règlement, pas seulement parce qu’elle avait sali le carrelage, mais surtout parce qu’elle avait gâché une excellente bouteille , qui , il le savait, provenait de sa réserve personnelle, et qu’il se promettait d’ouvrir lors d’une grande occasion. Il n’hésita pas longtemps. Son bras, armé du martinet , se mit en action, et les lanières s’abattirent vivement sur les fesses offertes…
Il régnait un silence glacial dans la chambrée… on aurait pu entendre voler une mouche. De toute façon, il n’y avait pas de mouche. Les seules choses qui volaient, c’étaient les lanières du martinet. On entendait distinctement le sifflement de leur trajet dans l’air, suivi du claquement lors de l’impact sur la peau, puis le gémissement qui s’échappait de la bouche de Justine. Ses petites fesses s’ornaient maintenant de traces rougeâtres qui débordaient par endroits sur les cuisses.
Combien de temps dura cette punition ? nul n’aurait pu le dire : ni Max , aveuglé par sa colère, ni Justine embrumée par le vin, ni les deux spectatrices, tétanisées par la scène.
Lorsque Max s’arrêta, les fesses de Justine étaient d’un rouge bien vif. Elle se redressa et tourna ses beaux yeux vers Max :
« Je vais au coin, maintenant, Professeur ?
- Non ! Tu ne tiendrais pas debout ! Tu peux te coucher directement. Quant à vous, dit Max en se tournant vers les deux spectatrices, Je vous tiens pour responsables en partie de ce qui s’est passé : vos auriez dû l’empêcher de faire ce qu’elle a fait ; vous serez donc punies ! »
Les deux jeunes femmes reculèrent en montrant des signes de frayeurs.
« Votre punition sera de nettoyer tout ça, immédiatement, et soigneusement ! Si jamais je retrouve le moindre petit morceau de verre, gare à vos fesses ! » ajouta-t-il en brandissant le martinet. Puis il sortit, au grand soulagement de toutes.
« Voilà, Justine, ce qui s’est passé hier soir, mais comme je te l’ai dit, tu as été punie, donc pour moi, l’incident est clos.
- Pas pour moi, rétorqua la jeune femme. Vous m’avez déculottée et fouettée devant tout le monde. C’est très humiliant, et j’exige réparation !
- Réparation ! s’exclama Max, mais c’est une plaisanterie, j’espère !
- Pas du tout, répondit Justine en le regardant droit dans les yeux, j’ai encore des marques et je pourrais porter plainte. »
Elle remonta sa jupe et montra quelques traces roses qui dépassaient de sa culotte.
« Et ce n’est pas le pire. Vous voulez voir mes fesses ?
- Non merci, ça ira… mais tu ne crois pas que ça serait plutôt à moi de porter plainte ? Tu m’as volé une bouteille de Haut-Brion 1998 millésimé, tu sais combien ça coûte ?
- Très cher, je vous l’accorde, Professeur… Mais vous avez des preuves ? Il ne reste, au dortoir, aucune trace de cette bouteille, grâce à mes camarades qui ont nettoyé à fond. Tandis que vous, vous avez laissé des jolies traces de votre forfait !
- Quel toupet !
- De plus, c’est votre faute si la bouteille s’est cassée. Si vous ne m’aviez pas fait sursauter, je ne l’aurais pas lâchée et on aurait évité tous ces dégâts ! Donc j’estime que vous me devez bien un petit quelque chose.
- Mais c’est du chantage que du fais, là, Justine !
- Professeur ! Pour qui me prenez-vous ? Je ne réclame pas d’argent ! Ce n’est pas mon genre.
- Alors, que veux-tu ?
- Eh bien, j’ai vu que vous aviez une deuxième bouteille dans votre cave. Je crois que si vous m’invitiez à la partager avec vous, disons … ce soir, je finirais bien par vous pardonner. Je vous laisse réfléchir… A ce soir ! »
Et elle sortit du bureau, laissant Max interloqué.